L’intelligence artificielle (IA) est en train de redessiner la manière dont les internautes recherchent des informations. C’est l’un des principaux enseignements de l’étude « The Rise of AI Search Archetypes », que vient de publier Yext (spécialiste de la gestion des informations publiques des entreprises).
Menée auprès de 2 237 consommateurs en France, Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis, l’enquête s’est penchée sur l’essor (qualifié de rapide) des usages d’IA dans les parcours de recherche en ligne.
Cette évolution transforme la manière dont les marques vont devoir gérer leur visibilité sur internet, avertit le cabinet de conseil (cf. encadré ci-dessous).
Les Français plus confiants dans l’IA que dans la recherche classique
En France, près d’un utilisateur sur deux (40 %) dit utiliser des outils comme ChatGPT ou Gemini tous les jours. Cette proportion, pas encore majoritaire, mais très importante, illustre l’intégration de l’IA Générative (GenAI) dans le quotidien.
Elle place également l’IA juste derrière la recherche traditionnelle (48 %), mais bien devant les réseaux sociaux (11 %), en particulier pour obtenir des réponses factuelles rapides.
Autre tendance marquante : les utilisateurs français afficheraient une confiance plus forte dans l’IA que dans les moteurs classiques pour traiter des sujets jugés sensibles (51 % contre 45 %).
C’est le seul pays, parmi les quatre sondés, où cette inversion est observée.
Mais une confiance encore conditionnelle
Mais cette confiance reste relative et nuancée.
L’IA s’impose dans les usages, certes, mais ses réponses n’imposent pas encore la confiance. En tout cas, pas au premier jet.
La quasi-totalité des répondants français (91 %) dit vérifier les informations qu’ils obtiennent d’une IA. Et plus de la moitié de ceux qui vérifient disent le faire régulièrement pour confirmer ou enrichir les résultats obtenus (53 %).
Ce besoin de validation souligne que « l’IA conversationnelle » est perçue comme un outil d’amorçage, mais pas comme une source unique.
L’« AI Search » dans le commerce, au début de son commencement
Dans les recherches « transactionnelles » qui peuvent aboutir à des prestations commerciales, les résultats sont également ambivalents.
Par exemple, huit Français sur dix affirment avoir déjà utilisé ChatGPT pour rechercher des produits ou des services près de chez eux. Mais un quart (22 %) lui ferait réellement confiance pour ce type de recherche.
En comparaison, les moteurs classiques conservent une nette avance (50 %).
Des écarts importants entre générations
L’étude distingue de fortes variations selon les tranches d’âge. La Gen Z utilise l’IA comme un générateur d’idées et d’inspiration : 34 % s’en servent pour trouver des idées, 42 % pour suivre des tutoriels, et 46 % complètent leurs recherches via les réseaux sociaux.
Les Millennials, eux, adopteraient une approche plus hybride, qui combine recherche IA, moteurs classiques et plateformes sociales selon leurs besoins.
Quant à la Gen X, elle resterait majoritairement fidèle aux moteurs classiques pour les produits, tout en recourant à l’IA pour les explications ou les réponses rapides.
Les « Boomers » (sic), enfin, resteraient à distance de ces outils.
Déjà des conséquences pour les marques
Pour Mark Kabana, vice-président data innovation chez Yext, cette évolution place donc les marques devant une nouvelle exigence.
« Les outils de recherche IA ne sont plus expérimentaux. Ils ont gagné la confiance des consommateurs dans de nombreux cas d’usage, notamment pour la découverte de marques. […] Ces outils sont désormais utilisés pour prendre de vraies décisions », prévient-il. « Si vos données ne sont pas structurées, cohérentes et optimisées pour être comprises par ces plateformes, votre marque risque d’être invisible pour une partie de votre audience ».