De MyLens à Reve, ces outils IA méconnus qu’il faut absolument tester


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Sane Lebrun, Créateur d’Upmynt

Depuis novembre 2022, Sane Lebrun conçoit et édite la newsletter Upmynt, dédiée à l’intelligence artificielle et suivie par plus de 5 000 abonnés. Titulaire d’un master obtenu à l’ESCP, Sane Lebrun a précédemment travaillé dans plusieurs entreprises tech comme Gameloft, Decrypt ou plus récemment Ignite, où il a occupé le poste de Chief Growth Officer.

Bing Video Creator, pour générer des vidéos gratuitement

Le 2 juin, Microsoft avait surpris en annonçant l’intégration d’un générateur de vidéos dans l’application Bing, permettant de produire de courtes séquences au format vertical, conservées en mémoire pendant 90 jours. Non pas tant pour la fonctionnalité en elle-même, mais pour le choix du modèle : l’outil s’appuie sur Sora, développé par OpenAI et jusqu’alors réservé aux abonnés à ChatGPT Plus, un service payant.

Un accès privilégié, donc, rendu possible par la relation étroite entre deux entreprises. Au prix de certaines limitations ? « Les fonctionnalités s’avèrent très élémentaires : format portrait uniquement, durée limitée à 5 secondes, concède Sane Lebrun. On est très loin des possibilités offertes par le générateur dédié à Sora. Pour générer des vidéos prêtes à être exploitées publiquement, il faut être capable de beaucoup itérer ».

Un constat qui ne se limite pas à Bing Video Creator. « L’IA vidéo donne rarement satisfaction du premier coup », rappelle-t-il. L’intérêt de l’outil, accessible en disposant simplement d’un compte Microsoft, est ailleurs. Il permet d’explorer les possibilités visuelles offertes par l’IA générative, en s’appuyant sur un « moteur plutôt solide », souligne-t-il. « Il faut donc davantage voir l’outil comme un bon moyen d’expérimenter l’IA vidéo ou de générer des séquences à la va-vite, par exemple pour les envoyer à des amis », conclut-il.

Duck.ai, pour interagir anonymement avec l’IA générative

Dialoguer avec des agents conversationnels tout en restant anonyme, sans que vos données ne soient utilisées pour entraîner les modèles ni exploitées à des fins commerciales. Telle est la promesse de Duck.ai. Lancé en mars 2025 après deux ans de bêta, cet outil développé par le moteur de recherche DuckDuckGo adopte un positionnement marginal à l’échelle des acteurs de l’IA, « qui n’ont pas brillé par leurs pratiques exemplaires en matière de confidentialité des données ou de respect de la propriété intellectuelle », contextualise le créateur d’Upmynt.

Entièrement gratuit, l’outil offre la possibilité d’interagir avec un chatbot s’appuyant sur plusieurs modèles de langage, dont GPT-4o mini ou Claude 3.5 Haiku. Comme la plupart des solutions, il répond à des questions, formule des recommandations ou traduit du texte. Sa particularité ? Anonymiser les échanges en remplaçant votre adresse IP par celle de DuckDuckGo, tout en supprimant automatiquement les métadonnées contenant des informations personnelles.

Duck.ai offre un accès à plusieurs modèles peu coûteux et performants, comme Claude 3.5 Haiku ou Mistral Small 3. © Capture d’écran BDM

Dans un écosystème où la confidentialité n’a, de toute évidence, jamais été une priorité, encore moins pour les utilisateurs gratuits, l’existence d’un outil comme DuckAI devient indispensable, estime Sane Lebrun. « Lorsque vous utilisez les assistants IA gratuitement, le développeur se réserve le droit d’exploiter vos conversations pour entraîner ses futurs modèles d’IA, souligne-t-il. Si vous y chargez des données privées ou confidentielles, il faut savoir qu’elles sont traitées sur des serveurs, le plus souvent à l’étranger, notamment outre-Atlantique dans le cas de ChatGPT, et potentiellement exploitées. Dès lors, profiter d’un assistant IA comme Duck AI qui anonymise vos échanges et s’engagent à ne pas exploiter vos données, est une bénédiction pour quiconque souhaite des échanges sécurisés et confidentiels avec un assistant IA ».

Faute d’options de personnalisation, telles que les instructions personnalisées, ou d’un accès aux modèles les plus récents, il faudra toutefois s’attendre à des réponses moins précises.

Mécaniquement, les réponses sont potentiellement moins bonnes que celles fournies par ChatGPT. Mais ce que l’on vient chercher sur Duck AI, c’est l’anonymat.

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MyLens.ai, pour transformer des données en visuels explicatifs

Moins connu sans doute, MyLensAI n’en reste pas moins un outil très utile, surtout en contexte professionnel. Pourquoi ? Parce qu’il transforme des données ou des contenus en visuels explicatifs, interactifs et personnalisables, une capacité encore rarement offerte par les solutions généralistes, ou alors mal maîtrisée. À partir d’un prompt, de fichiers fournis par l’utilisateur ou de son corpus de connaissance, il peut produire des timelines, des tableaux, ou graphiques ou des mindmaps, tous modifiables ensuite via une interface d’édition. Voilà pour la promesse.

Mais est-elle tenue, surtout lorsque l’outil est confronté à des données complexes ? « Oui, l’outil est plutôt bluffant dans sa capacité à choisir un format adapté aux informations demandées. Et sinon, vous gardez la possibilité de l’orienter sur le format souhaité », considère Sane Lebrun.

MyLensAI propose une formule gratuite limitée à trois visuels explicatifs qui, d’après Sane Lebrun, se suffit amplement à elle-même. « À moins que vous ayez besoin de générer des visuels explicatifs à tout bout de champ, la version gratuite est plutôt suffisante pour un usage régulier », conclut-il.

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Reve, pour créer des compositions soignées

Ceux qui scrutent de près les classements des générateurs d’images le connaissent bien. En mars 2025, Reve, un acteur passé sous les radars des observateurs, crée la surprise en plaçant la version 1.0 de son modèle en tête du leaderboard supervisé par l’organisme Artificial Analysis, censé fournir une évaluation neutre des performances des technologies du marché. Un exploit d’autant plus marquant que Reve surclasse à l’époque OpenAI, qui vient tout juste d’abandonner DALL-E au profit de 4o Image Generation, un modèle réputé pour sa capacité à suivre les instructions et à produire un texte lisible sur les visuels, là où la concurrence peine encore.

Et ça n’a finalement rien de surprenant, car Reve mise précisément sur les mêmes atouts, et « tout cela à très bas coût », souligne Sane Lebrun. « La grande force de Reve, c’est ce qu’on appelle son adhérence aux prompts. Il obéit au doigt et à l’œil à votre prompt, ce qui signifie que les risques d’avoir à éditer un visuel généré sont amoindris », renchérit-il. L’outil, qui offre une centaine de crédits à l’inscription, puis 20 crédits par jour, excelle aussi dans l’intégration du texte. Ses limites ? Elles sont rares, même si Reve peine, parfois, à modifier un élément isolé dans une image déjà générée. « Si vous recherchez des visuels qui intègrent du branding, des données, une composition soignée et du texte, c’est un excellent choix. Pour des visuels purement artistiques ou créatifs, Midjourney ou 4o peuvent offrir des rendus plus beaux ou plus souples à modifier, mais à un coût plus élevé et avec des limitations sur le texte », conclut Sane Lebrun.

Reve – images IA
Quelques exemples d’images générées avec Reve. © Reve/BDM

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Genspark AI Slides, pour générer des présentations prêtes à l’emploi

C’est une fonctionnalité qui l’avait fait « tomber de [sa] chaise », comme  il le confiait dans sa newsletter du 23 avril dernier. Intégré à Genspark — une plateforme qui s’est d’abord positionnée comme un moteur de recherche alimenté par l’IA avant de se muer en « super agent » capable d’exécuter des tâches en autonomie — AI Slides permet, comme son nom l’indique, de générer « des présentations ultra complètes et esthétiques », explique Sane Lebrun.

Concrètement, l’outil est capable, à partir d’une description, de produire une présentation structurée et exhaustive sur n’importe quelle thématique, avec une matière et des visuels pertinents. Il est également capable d’étoffer le contenu avec des données actualisées, directement collectées sur le web. Pour un rendu assez bluffant, et ce « dès la première version générée », d’après Sane Lebrun. « Il est remarquable de voir à quel point, à partir, par exemple, de simples données brutes, Genspark va être capable de proposer, en toute autonomie, une dizaine de slides avec une analyse poussée, des graphiques et des recommandations associées. C’est tout simplement bluffant », précise-t-il.

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Higgsfield AI, pour créer des vidéos pour les réseaux sociaux

Fondé par Alex Mashrabov, ancien responsable de l’IA générative chez Snapchat, Higgsfield AI se positionne, depuis son lancement, comme un « générateur spécialisé dans les effets vidéo », rappelle Sane Lebrun. Contrairement à Sora, l’outil cible principalement les créateurs de contenu ou les spécialistes du marketing.

Comment ? En proposant un catalogue de clips pré-générés, dans lesquels l’utilisateur peut s’intégrer directement en fournissant une image de référence et, de préférence, un prompt détaillé. L’intérêt ? Obtenir des rendus plus maîtrisés, et potentiellement adaptés aux plateformes sociales. « L’utilisateur ne peut appliquer qu’une liste prédéfinie d’effets vidéo fine-tunés en amont par le développeur. Mais cette limite signifie aussi une plus grande qualité et évite que le modèle improvise sur des effets aux rendus, en définitive, peu qualitatifs. Au contraire, chaque effet proposé par l’outil est bien maîtrisé par le modèle, et le résultat est donc satisfaisant », détaille Sane Lebrun.

Higgsfield est tout à fait adapté à la diffusion de contenus pour les réseaux sociaux, justement parce que les effets appliqués sont bien maîtrisés par le modèle et adaptés à la création de séquences virales.

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Higgsfield AI permet aussi de créer des avatars IA. © Higgsfield

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