Il y a un an et demi, on accueille un nouveau prospect au téléphone. Au cours de la discussion, on lui demande comment il a eu vent de l’entreprise et pour la première fois, nous entendons cette réponse : « ChatGPT m’a conseillé de vous appeler« .
Depuis lors, je surveille cette nouvelle source de trafic, et de leads, comme le lait sur le feu. Sur les six premiers mois de 2025, nous avons multiplié par dix le trafic issu des LLMs par rapport à l’ensemble de l’année 2024.
Pour autant, ce trafic envoyé par les IA ne représente actuellement que 0,92 % du trafic global du site Extencia. Ces chiffres peuvent paraitre bas (il s’agit d’une source de trafic récente) mais les premiers résultats sont sans appel.
Sur le premier semestre 2025, les visiteurs provenant de ces modèles d’IA sont nettement plus engagés que ceux issus des moteurs de recherche traditionnels :
+19,5 % d’actions par visite
+81,3 % de temps passé sur le site
13,4 % de taux de rebond en moins
Autrement dit, ils lisent plus, restent plus longtemps, et repartent moins vite. Mais surtout, ils convertissent plus rapidement.
Ainsi, l’objectif du SEO n’est plus seulement d’apparaître dans Google, mais aussi d’être lu, cité, et relayé par les IA.
J’ai vu passer bien des vagues : la fin du pagerank, la suprématie du contenu, l’ère des Core Web Vitals, le boom du mobile-first… Chaque étape a transformé les pratiques, sans jamais renverser les fondations du Search Marketing.
Mais ici, la question n’est pas tant technique qu’épistémologique : cherche-t-on à s’adresser à un moteur… ou à un assistant conversationnel ? Et surtout, que veulent dire “être visible” ou “être cité” dans un monde où la réponse est générée sans lien cliquable ?
À travers cet article, je vous propose une plongée lucide dans cette mutation en cours. Pas de hype gratuite, pas de rejet dogmatique. Juste une question centrale : le GEO est-il un vrai changement de discipline ou une extension naturelle du SEO ?
1. SEO vs GEO : une opposition utile ou un faux débat ?
1.1 Une nouvelle terminologie qui divise
Dans le monde du référencement, les acronymes ont toujours servi de repères. SEO, SEA, SEM, puis SXO… et désormais le GEO.
Evidemment, le fait de créer un nouveau terme permet de mieux structurer les pratiques.
C’est aussi pour beaucoup l’occasion d’énoncer une nouvelle expertise sur Linkedin alors que, soyons sérieux, personne ne peut raisonnablement se déclarer expert en référencement sur les LLMs. Trop récent, pas documenté, pas assez d’expérimentations pour définir un champ réel de ce qui fonctionne ou pas.
Alors, faut-il vraiment créer un nouveau champ d’expertise pour répondre aux moteurs génératifs comme ChatGPT, Perplexity ou Claude ?
D’un côté, le changement est suffisamment profond pour justifier une nouvelle terminologie. Non seulement les KPI évoluent (plus de clics, mais des citations), mais la logique même de positionnement change : on ne cherche plus à ranker, mais à faire citer une entité, une marque, un produit dans une réponse générée. Le SEO s’appuie sur les liens. Le GEO se nourrit des mentions.
Pour les sceptiques, cette séparation est artificielle. Le SEO a toujours évolué avec les moteurs, s’adaptant à leurs algorithmes, leurs interfaces, leurs modèles de lecture. Pourquoi créer un nouveau nom quand les fondamentaux restent les mêmes : produire du contenu pertinent, obtenir de la popularité, et être indexé dans des systèmes de réponse ?
Pour ma part, je trouve pertinent de conserver SEO mais en lui conférant un nouveau sens : Search Everywhere Optimization. Car aujourd’hui, on ne cherche plus seulement sur Google : on interroge ChatGPT, on navigue depuis Perplexity, on s’informe via TikTok ou X.
Optimiser sa visibilité, c’est désormais penser au-delà du moteur. C’est comprendre comment son contenu peut être reformulé, repris ou intégré dans des réponses générées.
Petit glossaire
SEO : Search Engine Optimization – Optimisation pour les moteurs de recherche (Google, Bing).
GEO : Generative Engine Optimization – Optimisation pour les moteurs à réponse générée (ChatGPT, Claude, Perplexity).
SAO : Search AI Optimization – Variante anglophone du GEO.
Citation positionnée : Mention explicite d’une marque ou d’un produit dans une réponse IA, avec ou sans lien.
Common Crawl : Base de données libre utilisée par de nombreux LLM pour s’entraîner à partir du contenu web.
1.2 L’argument de la forme contre le fond
Faut-il réellement distinguer SEO et GEO comme deux disciplines différentes ?
Nul doute que l’opération doit plaire aux opportunistes qui s’engagent sur un terrain vierge, prêts à capter des requêtes longue traîne et se positionner comme expert d’un nouveau domaine. Une forme de stratégie « Océan Bleu » pour se différencier dans un secteur ultra-concurrentiel.
Encore une fois, si quelqu’un vous propose ses services d’expert en GEO, fuyez ! Il ne s’agit que d’une posture. La discipline est trop récente, trop vague, incertaine pour vanter une expertise ou garantir des résultats.
J’ai été contacté cette semaine pour accompagner une entreprise dans son GEO. La mission est importante, mais dès le début de l’entretien, il m’a semblé important de rappeler que nous sommes tous en phase d’expérimentation.
J’obtiens des résultats satisfaisants depuis quelques mois, j’avance et je comprends les grandes lignes mais :
ces bonnes pratiques ne sont pas si éloignées du SEO qu’on pourrait le penser,
tout peut changer du jour au lendemain (et « spoiler alert », ça arrivera) tant tout cela est nouveau.
Mais au-delà des postures, la vraie question est celle de l’utilisateur. De son point de vue, qu’il utilise Google, ChatGPT ou Perplexity, il cherche toujours une réponse fiable à sa question. L’enjeu n’est pas tant le nom de la discipline que sa capacité à fournir une information utile, compréhensible et contextualisée.
Ce qu’il faut retenir
La distinction SEO / GEO repose moins sur la technique que sur le modèle d’interaction : on ne “cherche” plus, on “discute”.
Le GEO met l’accent sur la marque et la recommandation implicite, là où le SEO reste axé sur le trafic cliquable.
Donner un nom à cette mutation peut aider à mieux l’enseigner, la vendre, ou l’organiser – mais cela ne doit pas dissoudre les fondamentaux du SEO.
2. Ce que l’IA générative change vraiment
Si le débat sur la légitimité d’un nouvel acronyme peut sembler secondaire, il masque en réalité un glissement profond : celui des usages, des attentes et des leviers de performance. Ce que l’IA générative change n’est pas tant la nature des contenus que la manière dont ils sont interrogés, interprétés, restitués. Et c’est là que réside la vraie rupture.
2.1 Une nouvelle grammaire du référencement
Jusqu’ici, le SEO consistait à optimiser une page web pour qu’elle apparaisse dans les dix premiers résultats de Google sur une requête donnée. Un lien cliquable, un snippet, parfois une position zéro. Bref, une logique de présence visible dans les SERP (Search Engine Results Pages).
Avec les IA génératives, le paradigme change : il n’y a plus de page visible, ni de lien affiché par défaut. Il y a une réponse. Une synthèse. Une formulation fluide, dans un langage naturel, qui ne cite que ce qu’elle juge utile, fiable, pertinent ou fréquent. Ce changement fait émerger une nouvelle grammaire de visibilité.
Autrement dit, ce n’est plus la page qui ranke, mais l’entité. Le nom de votre marque. Le titre de votre service. L’auteur de votre contenu. Si vous êtes cité, intégré, reconnu comme “référence” dans la réponse générée, vous existez. Sinon, vous êtes invisible.
Définition – Entité nommée
En traitement automatique du langage, une entité nommée est une personne, une entreprise, une marque, une organisation ou un produit que l’on peut désigner par un nom unique. Les IA s’appuient sur ces entités pour structurer leurs réponses.
Ce qui oblige à revoir ses objectifs : on ne vise plus la position, on vise la mention. Et cette mention ne dépend pas uniquement de votre site web, mais aussi — et surtout — de votre empreinte globale sur l’écosystème numérique : articles tiers, forums, médias, agrégateurs, comparatifs… Tout compte. Y compris sans lien.
2.2 Marque, entité, produit : les nouvelles unités de valeur
Dans ce nouvel environnement, la valeur ne se mesure plus au volume de trafic, mais à la force de la marque dans la mémoire du modèle.
Prenons un exemple concret : dans le SEO classique, une page intitulée “Meilleure agence SEO à Paris” peut attirer du trafic même si le nom de l’agence n’est pas connu. Ce qui compte, c’est le contenu, la densité sémantique, les liens, la rapidité de chargement.
Dans l’univers des IA génératives, ce même contenu ne suffira pas. Car si votre marque n’est pas connue, structurée, cohérente et citée ailleurs, l’IA ne vous recommandera pas forcément. À la rigueur, elle vous intégrera comme “source parmi d’autres” — mais la conversion ne se fera pas.
Être visible dans un LLM, c’est donc :
Avoir une marque distincte et non ambiguë
Être associé à une expertise claire
Être recommandé ou cité dans des contenus externes, jugés pertinents par les modèles
Fournir des informations structurées, contextualisées, et facilement exploitables
Ce changement remet aussi en question certaines habitudes. Un exact match domain (type plombier-marseille.fr) peut encore fonctionner dans Google. Mais dans un moteur génératif, c’est un handicap. Car sans entité réelle ou signal d’autorité, il sera rarement cité. L’IA ne recommande pas des noms de domaine ; elle recommande des marques, des entreprises, des experts.
C’est ce que j’appelle souvent le passage du site utile au site légitime. Et cette légitimité ne se bâtit pas avec un seul article optimisé, mais avec une stratégie de marque à 360°.
Ce qu’il faut retenir
L’IA générative ne “classe” pas des pages, elle “synthétise” des entités : marques, produits, experts.
Ce qui compte, ce n’est plus le ranking, mais la recommandation implicite.
Pour exister dans les réponses IA, il faut bâtir une identité forte, structurée, cohérente et citée ailleurs.
L’avenir du SEO passe par la maîtrise de la narration de votre marque, bien au-delà des mots-clés.
3. Les erreurs classiques dans l’approche GEO
Alors que l’enthousiasme autour du GEO ne cesse de croître, on observe déjà une série d’erreurs récurrentes. Ces maladresses ne sont pas uniquement techniques : elles traduisent surtout un mauvais cadrage stratégique.
Trop souvent, on applique au GEO les réflexes du SEO classique, sans comprendre ce qui change réellement. Voici les trois pièges les plus courants.
3.1 Penser uniquement en termes de trafic
C’est l’erreur la plus répandue — et la plus difficile à désinstaller. En SEO, le trafic est roi. Tout est mesuré en nombre de sessions, taux de clics, pages vues. Mais en GEO, ces métriques perdent leur centralité.
Les IA génératives ne génèrent pas (ou très peu) de trafic cliquable. Une mention dans une réponse ne renvoie pas toujours vers un lien. Parfois, il n’y a même aucun lien affiché.
Et pourtant, cette mention peut influencer la décision d’un utilisateur, qui tapera ensuite votre nom sur Google, vous contactera par téléphone ou se rendra directement sur votre site.
C’est ce qu’on appelle le trafic invisible, difficilement traçable.
Imaginons cet exemple concret : un utilisateur demande à ChatGPT : « Quelle est la meilleure plateforme pour acheter un vélo électrique ? »
L’IA mentionne trois marques — dont la vôtre. L’utilisateur ne clique sur rien. Mais deux heures plus tard, il tape votre nom dans Google. Ce clic sera attribué à du “trafic direct”, alors qu’il est en réalité issu d’une influence IA.
Si le trafic est mois élevé, il est beaucoup plus qualifié et génère un taux de conversion significativement plus élevé.
Concernant le GEO, ce n’est plus la quantité de trafic qui compte, mais la qualité de la mention et l’intention de l’utilisateur exposé à votre marque.
3.2 Chercher des “hacks” au lieu de penser stratégie
Chaque nouvelle discipline attire son lot de recettes miracles : ajoutez un llm.txt, intégrez un lien “résume cet article dans ChatGPT”, faites du weight poisoning sur Common Crawl, etc.
Ces méthodes existent, certaines peuvent même produire des effets à court terme, mais elles ne remplacent pas une stratégie de fond.
Ce qui fonctionne dans les LLM, c’est la réputation agrégée dans le temps. Les citations croisées, les contextes cohérents, la qualité perçue. Aucun hack ne compensera une absence de présence éditoriale, de branding, de positionnement clair.
Et surtout, ces “trucs” ne sont pas pérennes. Ils reposent sur le comportement actuel des modèles… qui changent sans prévenir. Ce qui fonctionne aujourd’hui peut devenir obsolète demain. Vouloir manipuler un modèle probabiliste, c’est jouer contre un adversaire invisible, qui change les règles en temps réel.
En référencement, il y a toujours eu une tentation de l’optimisation marginale. Mais dans l’univers génératif, la seule optimisation viable, c’est la consistance de fond.
3.3 Croire que la marque “viendra après”
Beaucoup d’entreprises abordent le GEO comme un simple canal d’acquisition et repoussent la nécessité d’un vrai branding.
C’est exactement l’inverse qu’il faut faire.
Sans marque forte, pas de mention. Sans mention, pas de visibilité. Sans visibilité, pas de clic. C’est aussi simple que ça.
Les IA ne se contentent pas de chercher des mots-clés. Elles raisonnent par similarité sémantique, fréquence de citation, autorité perçue, et cohérence contextuelle. Si votre marque n’existe pas dans leur “espace vectoriel”, vous n’existez pas tout court.
La bonne démarche est donc la suivante :
Créer une marque unique, reconnaissable, différenciante.
Lui donner une identité numérique claire : page “à propos”, équipe, produits bien décrits.
La faire vivre dans l’écosystème : citations, listings, comparatifs, contenus éditoriaux.
Surveiller comment elle est perçue, interprétée, restituée par les LLM.
Le poids du contexte
Les LLM ne lisent pas vos contenus comme un humain. Ils les vectorisent. Ils “comprennent” vos textes par regroupement de contextes, de cooccurrences, de récurrences sémantiques. D’où l’importance de la régularité, la cohérence et la répétition maîtrisée de votre message dans des contextes de qualité.
Ce qu’il faut retenir
Le GEO n’est pas un générateur de trafic, mais un amplificateur d’intention.
Ce qui compte, ce n’est pas d’être cliqué, c’est d’être retenu.
La marque n’est pas un vernis, c’est le cœur de la stratégie dans un univers génératif.
Oubliez les “trucs et astuces” : seul un positionnement clair et incarné permet d’exister dans l’esprit d’un modèle génératif.
4. Être visible dans les IA : les leviers concrets
À ce stade, il est clair que la visibilité dans les moteurs génératifs ne se gagne ni par accident, ni par magie. Elle repose sur une somme de signaux que le modèle va agréger, pondérer, interpréter — avant de produire sa réponse. Autrement dit, il est possible d’agir sur ces signaux.
Voici les leviers les plus efficaces aujourd’hui pour renforcer votre présence dans les IA.
4.1 Construire une marque identifiable
C’est la clé de voûte de toute stratégie GEO. Avant de chercher à être visible, vous devez exister dans la structure des modèles. Et pour exister, il faut une marque.
Mais pas n’importe laquelle.
Votre marque doit être :
Unique : assurez-vous qu’aucune autre entreprise, dans aucun autre pays ou secteur, ne porte le même nom. Sinon, vous diluez vos signaux.
Stable : évitez les rebrandings ou les variantes multiples. Les IA ont une mémoire lente. Un changement de nom peut vous faire disparaître des radars pendant plusieurs mois.
Rattachée à une histoire : qui êtes-vous ? Pourquoi faites-vous ce que vous faites ? Qui compose votre équipe ? Les IA cherchent des repères humains pour structurer les entités.
À faire absolument
Créez une page “À propos” détaillée, bien rédigée, avec votre historique, vos valeurs et votre positionnement.
Publiez des pages équipe/personnes en détaillant les rôles et compétences de chacun.
Assurez-vous que votre nom de domaine correspond bien au nom de votre marque.
Structurez vos contenus avec des données claires et vérifiables (adresse, SIRET, mentions légales).
Ces éléments sont cruciaux, car ce sont les balises sémantiques que les IA utilisent pour vous identifier comme une entité légitime et stable.
4.2 Contrôler sa présence dans les contenus tiers
Les IA ne se contentent pas d’analyser votre site. Elles s’appuient sur les autres sites qui parlent de vous. Votre empreinte ne dépend donc pas uniquement de vous — mais aussi de votre écosystème éditorial.
C’est ici qu’intervient un changement majeur : les backlinks ne suffisent plus.
Un lien vers votre site, intégré dans un article SEO classique, peut suffire à Google pour vous ranker. Mais une IA générative, elle, s’intéresse à la sémantique du contexte, à la formulation, à la clarté de la recommandation.
Autrement dit :
Il ne suffit plus d’avoir un lien : il faut être cité de façon claire, explicite et contextuelle.
Un article disant “Nous avons testé la plateforme Visibility A, elle nous semble fiable pour les besoins en GEO”sera plus puissant qu’un simple lien glissé dans un paragraphe.
C’est ce qu’on appelle une citation positionnée.
Définition – Citation positionnée
Mention explicite d’une marque dans un contexte rédactionnel cohérent avec ses services, sa mission ou son expertise. Elle peut être avec ou sans lien. Ce qui compte, c’est la façon dont la marque est présentée et interprétée.
Actions recommandées
Identifiez les listings et comparatifs dans lesquels votre marque devrait apparaître (“Meilleure agence SEO 2025”, “Top outils IA”, etc.).
Contactez les éditeurs de sites pour faire ajouter votre nom dans les articles déjà référencés.
Produisez des articles sponsorisés qui ne cherchent pas uniquement à faire du netlinking, mais qui valorisent votre proposition de valeur et vos produits.
Aujourd’hui, de nombreuses marques investissent dans des contenus sur des sites déjà bien connus des IA, sans même chercher à obtenir un lien. Ce qui compte, c’est la présence dans l’article, pas l’URL dans le code.
4.3 Créer des contenus structurés pour les IA
Les modèles génératifs ne lisent pas vos textes comme le ferait un humain. Ils les analysent par blocs de sens, par similarité contextuelle, par entités nommées. Un texte flou, mal structuré ou écrit comme un simple billet de blog n’est ni compréhensible, ni exploitable.
Pour être bien intégré dans les réponses IA, vos contenus doivent :
Être factuels et clairs : qui êtes-vous, que proposez-vous, à qui vous adressez-vous ?
Présenter les informations de manière structurée : tableaux, listes à puces, rubriques explicites.
Intégrer des données concrètes : prix, délais, garanties, caractéristiques du produit.
Cibler des audiences spécifiques : freelance, TPE, PME, grands comptes ? Dites-le.
Vous devez anticiper la requête qui sera posée à l’IA, et structurer vos contenus pour y répondre. Si vous vendez un logiciel de facturation pour indépendants, le modèle doit pouvoir reproduire cette info sans ambiguïté lorsqu’on lui pose la question : “Quel est le meilleur outil de facturation pour un freelance ?”
Le bon réflexe
Tapez vous-même les requêtes dans ChatGPT, Perplexity ou Claude. Analysez les marques citées. Et demandez-vous : Pourquoi pas moi ? Vous verrez souvent que ce n’est pas une question de qualité de produit, mais de clarté d’identité et de cohérence de diffusion.
Ce qu’il faut retenir
Une marque claire, stable, et identifiable est votre passeport pour les IA.
Vos citations dans les contenus tiers valent autant — voire plus — que vos backlinks.
Pensez vos contenus comme des sources pour une réponse, pas comme des pages à ranker.
La structuration de l’information, la segmentation par usage, et la précision des données sont des leviers différenciants puissants.
5. Le vrai enjeu : un retour au Search Marketing global
Au fond, la question n’est peut-être pas de savoir si le GEO est une discipline à part entière ou une extension du SEO.
Laissons cette discussion au experts de la sémantique marketing.
Ce qui nous intéresse, c’est de savoir si nous ne sommes pas, tout simplement, en train de revenir à l’essence même du Search Marketing.
Un champ qui dépasse les algorithmes, les acronymes, les techniques… pour se recentrer sur l’intention de l’utilisateur et la façon dont il trouve (ou ne trouve pas) votre marque.
5.1 Plus qu’une opposition, une convergence
Plutôt que de segmenter chaque nuance en sous-disciplines (SEO, SEA, SXO, GEO, SAO…), on gagnerait sans doute à penser l’ensemble du spectre comme un tout cohérent.
L’utilisateur, lui, ne se demande pas s’il consulte une IA ou un moteur de recherche. Il veut une réponse. Immédiate, claire, rassurante.
De notre côté, que faisons-nous ? Nous cherchons à :
Comprendre son besoin
Nous positionner au bon moment, au bon endroit
Lui offrir un contenu qui l’aide à agir
C’est la définition même du Search Marketing.
Plutôt que d’opposer SEO et GEO, il serait sans doute plus judicieux de les intégrer dans une logique globale, où l’on prend en compte :
Les moteurs classiques (Google, Bing)
Les assistants IA (ChatGPT, Claude, Perplexity…)
Les moteurs conversationnels vocaux
Les moteurs internes des plateformes (LinkedIn, YouTube, Amazon)
Les expériences de recherche invisibles (auto-complétions, recommandations, explorations)
Ce que nous vivons, ce n’est pas la fin du SEO. C’est l’extension du territoire du Search. Ce n’est pas une révolution, c’est une fusion.
5.2 Les compétences requises évoluent
Pour autant, cette convergence ne signifie pas l’uniformisation des métiers. Au contraire, les compétences deviennent plus transversales, plus profondes, plus hybrides.
Un bon SEO en 2025 doit savoir :
Travailler le branding et la notoriété
Structurer des contenus exploitables par les IA
Comprendre les fonctionnements des LLM et leurs biais
Utiliser les données de crawl comme Common Crawl
Identifier les bons points de contact sémantiques pour injecter sa marque dans l’écosystème
Autrement dit, il doit devenir un expert du Search, pas seulement de Google.
Cela suppose également de sortir d’un modèle ultra-technique pour développer des compétences éditoriales, stratégiques, comportementales. La frontière entre SEO, content marketing, relations presse, influence, UX, IA et data devient de plus en plus poreuse.
Ceux qui s’en sortent le mieux aujourd’hui ne sont pas les plus “techniques”, ni les plus “créatifs”. Ce sont ceux qui comprennent l’intention utilisateur, le parcours de décision… et savent construire une réponse cohérente, quel que soit le canal de recherche.
Ceux qui, professionnellement, tireront leur épingle du jeu sont ceux qui maîtrise une expertise profonde (le SEO, le contenu, la data…) mais possède aussi une vision transversale de toutes les disciplines périphériques. C’est ce profil qui devient central dans la nouvelle grammaire du Search.
Ce qu’il faut retenir
Le SEO et le GEO ne s’opposent pas : ils s’additionnent dans une vision plus large du Search Marketing.
Le terrain de jeu s’élargit : il ne s’agit plus de “ranker” mais d’apparaître dans toutes les réponses utiles à l’utilisateur.
Les experts les plus solides ne sont plus ceux qui maîtrisent un outil, mais ceux qui comprennent l’écosystème de la recherche dans son ensemble.
En 2025, le Search devient global, hybride, distribué — et c’est une excellente nouvelle pour les professionnels agiles.
6. Que pouvez-vous faire dès maintenant ?
Face à ce bouleversement des codes du Search, il est tentant de se dire que tout va trop vite, que les modèles changent trop souvent, que l’on n’a pas les ressources pour suivre.
Pourtant, il existe des leviers simples, concrets, activables dès aujourd’hui, pour commencer à exister dans les moteurs IA.
Pour être parfaitement sincère, je ne suis pas un expert SEO hyper technique. J’applique depuis plus de dix ans la même recette avec tous mes clients ou les entreprises dans lesquelles j’ai travaillé ou encore avec ce site. Elle se résume simplement à me glisser dans les chaussons de mon persona idéal et de lui proposer le contenu que je rêverais d’avoir à sa place.
Voici une feuille de route en cinq étapes.
6.1 Diagnostiquer votre empreinte actuelle
Avant toute chose, il faut savoir où vous en êtes. Êtes-vous déjà visible dans les réponses génératives ? Votre marque est-elle reconnue, citée, interprétée correctement ?
Actions concrètes
Tapez dans ChatGPT, Perplexity ou Claude les requêtes les plus fréquentes dans votre secteur. Voyez si vous êtes cité.
Tapez directement votre nom de marque, vos produits, vos experts. Les modèles comprennent-ils ce que vous faites ?
Vérifiez également sur Wikipedia, Crunchbase, LinkedIn, YouTube ou Google Discover : ce sont des sources connues pour être crawlées et intégrées aux modèles.
Cela vous donnera une première cartographie de votre visibilité IA.
6.2 Renforcer votre présence sémantique
À partir de ce diagnostic, il faut désormais injecter du contenu cohérent dans l’écosystème, pour structurer les signaux que l’IA captera.
Concentrez-vous sur :
Des pages claires sur votre site (produits, expertises, cas clients)
Des citations sur des sites tiers (médias, comparateurs, blogs spécialisés)
Des données structurées (schémas JSON-LD, informations bien balisées)
Mais aussi : définissez votre narratif, votre ton, vos messages clés. L’IA ne retient pas juste des mots, elle capte une cohérence éditoriale.
Ne cherchez pas à “faire de l’IA”. Faites de la marque, faites du fond, faites du clair. L’IA s’en chargera ensuite.
6.3 Créer des prompts IA pour tester votre positionnement
Un excellent moyen de progresser dans votre stratégie GEO est de jouer avec les IA elles-mêmes. Utilisez-les comme des laboratoires.
Exemples de prompts à tester :
“Quels sont les meilleurs outils pour ?”
“Quelles sont les agences recommandées pour ?”
“Quels sont les concurrents de ?”
“Qui est ?”
Observez ce qui ressort. Ce que l’IA dit (ou ne dit pas). Ce qu’elle interprète mal. Et ajustez vos contenus en conséquence.
Expérimentation : Ajoutez dans certains articles ou pages web des liens du type :
🔗 “Analyse cet article dans ChatGPT” 🔗 “Résume ce contenu avec Perplexity”
Ce sont des points d’injection intelligents, qui facilitent la captation de vos contenus par les utilisateurs… et donc par les IA.
6.4 Identifier des lieux d’atterrissage efficaces
Plutôt que de vous battre pour être cité sur des sites très généralistes, mieux vaut être stratégiquement présent sur quelques lieux très bien compris par les IA.
Priorités à viser :
Fiches Google Business bien renseignées
Sites d’avis clients (Trustpilot, Google Reviews…)
Sites d’annuaires spécialisés ou marketplaces B2B
Pages LinkedIn avec descriptifs soignés
Articles publiés sur des médias de niche ou sur des plateformes déjà visibles dans Perplexity et ChatGPT
C’est un travail de fond, mais il construit votre présence sémantique dans le temps long.
6.5 Former vos équipes (ou vous-même) à la culture GEO
Enfin, n’avancez pas seul. L’erreur serait de confier ce chantier uniquement à “l’équipe SEO” ou à “l’agence IA”. Le GEO concerne aussi :
Les équipes contenu
Les relations presse
Le marketing produit
Le service client
La direction
Chacun a un rôle à jouer pour nourrir la présence numérique de votre entité, avec des données, des retours, des idées, des formulations.
Et vous, en tant que dirigeant, consultant ou freelance, vous devez cultiver une vigilance active sur ces sujets. Ce n’est pas une mode. C’est une métamorphose silencieuse du paysage numérique.
Sortez de la pure tactique
Le SEO nous a trop longtemps habitués à penser en trucs : mots-clés, backlinks, CTR, méta titres… Le GEO nous oblige à revenir au sens profond de notre présence en ligne.
Pas pour se faire plaisir. Pas pour faire du branding déconnecté. Mais pour exister durablement dans les réponses que les utilisateurs liront demain, sans même taper d’URL.
Vous ne pouvez plus vous contenter d’être visible sur Google. Vous devez être crédible dans les modèles. Présent dans leurs réponses. Actif dans leur mémoire.
Cela demande de changer de posture. D’arrêter de courir après des hacks. Et de commencer à bâtir une marque cohérente, incarnée, bien décrite, bien documentée, bien diffusée.
Autrement dit : revenir à l’essence du Search. Et reprendre la main sur ce que les IA racontent de vous.
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