mutations, enjeux et perspectives – Les informations locales depuis Le Puy-en-Velay (43) avec Virginie


Un œil sur le monde de l’emploi et des formations : mutations, enjeux et perspectives

Le monde de l’emploi et des formations connaît une transformation profonde, portée par les évolutions technologiques, les mutations économiques et les attentes sociétales. Dans un contexte marqué par l’automatisation, la digitalisation et les transitions écologiques, les compétences recherchées évoluent rapidement, obligeant les individus et les entreprises à s’adapter. Observer ces dynamiques permet de mieux comprendre les enjeux actuels et d’anticiper les besoins futurs en matière de formation et d’insertion professionnelle.

Une évolution rapide des métiers et des compétences

Les métiers traditionnels sont bousculés par l’arrivée de nouvelles technologies. L’intelligence artificielle, la robotique, le big data ou encore la cybersécurité redéfinissent les contours de nombreux secteurs. Selon les projections de cherche-emploi.com et du Forum économique mondial, près de 40 % des compétences nécessaires dans les entreprises devraient évoluer d’ici 2030.

Cette transformation implique :

  • La disparition progressive de certains postes peu qualifiés ou automatisables
  • L’émergence de nouveaux métiers liés aux technologies, à l’environnement ou aux services
  • Une demande croissante pour des compétences transversales comme la créativité, l’adaptabilité ou la pensée critique

Les entreprises doivent donc repenser leur gestion des talents, tandis que les individus sont invités à se former tout au long de leur vie.

La formation professionnelle comme levier stratégique

Face à ces mutations, la formation professionnelle joue un rôle central. Elle permet aux salariés de monter en compétences, de se reconvertir ou de répondre aux obligations réglementaires. En 2025, les formations les plus demandées concernent les ressources humaines, la santé et sécurité au travail, le marketing, le secrétariat et les domaines médico-sociaux.

Les entreprises investissent dans des plans de développement des compétences, bien que leur mise en œuvre reste parfois partielle. Le budget alloué à la formation varie selon les structures, mais une majorité d’entre elles considère la formation comme un levier de performance.

Les critères de choix d’un organisme de formation sont de plus en plus exigeants : réactivité, qualité du contenu, prix et capacité à s’adapter aux besoins spécifiques. Les canaux de veille utilisés pour suivre les tendances du secteur incluent les sites spécialisés, les webinaires, les conférences et les newsletters professionnelles.

L’insertion professionnelle des jeunes : un défi mondial

Les jeunes sont particulièrement exposés aux bouleversements du marché du travail. Le nombre de jeunes sans emploi, sans formation ni scolarisation (NEET) ne cesse d’augmenter, atteignant près de 273 millions en 2021 selon l’Organisation internationale du Travail. Les jeunes femmes sont deux fois plus concernées que les hommes.

Les formations techniques, bien qu’utiles, peuvent rapidement devenir obsolètes si elles ne sont pas actualisées. Les diplômés de l’enseignement supérieur, quant à eux, font face à une saturation du marché, avec des salaires parfois en baisse. L’enjeu est donc de proposer des formations adaptées aux besoins réels de l’économie, en lien avec les secteurs porteurs.

Vers une approche par compétences et une orientation ciblée

Pour répondre à ces défis, plusieurs organisations internationales, comme l’OIF, accompagnent les États dans la mise en place de politiques publiques de formation professionnelle et technique. L’approche par compétences permet de définir précisément les savoir-faire attendus pour chaque métier, en collaboration avec les entreprises.

L’orientation professionnelle ne doit plus se baser uniquement sur l’offre de formation, mais sur les besoins du marché. Cela implique une analyse fine des secteurs qui recrutent, une évaluation des dispositifs existants et une adaptation des programmes.

Des initiatives innovantes voient le jour pour favoriser l’insertion des jeunes, notamment des filles, dans des métiers techniques ou émergents. Au Cameroun, des formations en prospection minière ont été ouvertes aux jeunes femmes. Au Bénin, le secteur de l’agro-alimentation a été développé. Au Vietnam, des formations en logistique et en gestion de supérettes ont permis un taux d’insertion de 100 %.

Lutter contre les inégalités de genre dans la formation et l’emploi

La formation professionnelle reste marquée par des stéréotypes de genre. Les filles sont souvent cantonnées aux filières sociales ou de service, tandis que les garçons dominent les métiers techniques. Même lorsque les filles accèdent à ces formations, leur insertion professionnelle est freinée par des discriminations ou du harcèlement.

Pour faire évoluer les mentalités, il est nécessaire de :

  • Encourager les filles à s’inscrire dans des filières techniques
  • Sensibiliser les employeurs à la diversité
  • Créer des environnements de travail inclusifs
  • Valoriser les exemples réussis, comme celui d’une mécanicienne à Dakar ayant ouvert son propre garage

Le rôle de l’entrepreneuriat dans l’économie informelle

Dans de nombreux pays, notamment en Afrique, une grande partie de la population active travaille dans l’économie informelle. Les jeunes, et en particulier les femmes, y trouvent des opportunités limitées, souvent marquées par des contraintes culturelles.

La formation professionnelle peut permettre à ces jeunes de créer leur propre entreprise, en leur donnant à la fois des compétences techniques et des outils de gestion. Cette voie offre une alternative à l’emploi salarié et favorise l’autonomie économique.

Conclusion : anticiper pour mieux s’adapter

Observer le monde de l’emploi et des formations, c’est prendre conscience des transformations en cours et des défis à relever. Les mutations technologiques, les évolutions démographiques et les enjeux sociaux imposent une adaptation constante des compétences et des dispositifs de formation.

Pour rester compétitif, chaque acteur, entreprise, salarié, jeune, institution, doit adopter une posture proactive, fondée sur l’apprentissage continu, l’ouverture aux nouvelles pratiques et la capacité à anticiper les besoins du marché. C’est en gardant un œil attentif sur ces évolutions que l’on peut construire un avenir professionnel inclusif, durable et porteur d’opportunités.



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