Entre mythe et science, la question du “combien poster” sur Instagram vient de trouver une réponse chiffrée. Et pas forcément celle qu’on croit.
Une étude menée par Julian Winternheimer, data scientist chez Buffer, a passé au crible plus de deux millions de publications issues de cent mille comptes. Objectif : identifier la fréquence de publication la plus efficace. Verdict : la régularité reste l’un des leviers les plus puissants pour gagner en visibilité et en abonnés. Et à l’ère où l’algorithme privilégie l’activité soutenue, ce n’est pas un détail.
La constance, moteur de performance
Les résultats sont clairs : publier souvent améliore mécaniquement la portée des contenus et accélère la croissance d’un compte. Maintenir un rythme régulier augmente les chances d’apparaître dans le fil d’actualité, sur la page Explorer ou dans les sujets tendances. Une évolution notable par rapport aux débuts d’Instagram, où quelques posts par mois suffisaient à rester visible. Aujourd’hui, la concurrence pousse à une présence plus soutenue… mais toujours stratégique.
Trois à cinq publications par semaine, la zone “idéale”
L’analyse montre qu’un rythme situé entre trois et cinq contenus originaux par semaine maximise l’exposition tout en préservant la qualité éditoriale. Les comptes adoptant cette cadence voient leur croissance hebdomadaire d’abonnés doubler par rapport à ceux qui ne publient qu’une ou deux fois.
La transition d’un faible rythme (1-2 publications) à ce seuil optimal se traduit par une hausse moyenne de 12 % de la portée. En revanche, au-delà, les gains supplémentaires s’amenuisent. Un phénomène classique de rendement décroissant.
Les très actifs récoltent aussi les fruits… jusqu’à un point
Chez les marques et influenceurs très prolifiques, publier six à neuf fois par semaine peut multiplier par 3,7 la base d’abonnés, comparé à une activité minimale. Les comptes dépassant dix publications hebdomadaires affichent même une croissance 5,5 fois supérieure à leur moyenne initiale.
Mais l’étude nuance : passer de 6-9 à plus de 10 posts n’ajoute souvent qu’un modeste 5 % de portée supplémentaire. Le “cap” réellement décisif reste donc la première montée en régime.
Petits comptes : viser la régularité plus que le volume
Pour les créateurs occasionnels ou les petites entreprises, une à deux publications par semaine suffisent encore à maintenir l’intérêt d’une communauté et éviter une érosion des abonnés. L’absence prolongée reste, en revanche, un risque majeur de désengagement.
Un passage à trois à cinq posts hebdomadaires peut constituer un bon compromis : plus de visibilité, un rythme tenable, et un impact mesurable sur la notoriété.
La qualité reste la clé
Les auteurs insistent : poster pour poster ne sert à rien. Un contenu peu travaillé, publié uniquement pour tenir un quota, n’a que peu de chances de fidéliser ou de séduire l’algorithme. Formats variés, sujets pertinents, cohérence éditoriale… C’est cet équilibre entre fréquence et valeur ajoutée qui construit, sur la durée, un public engagé.
En clair : chaque post doit être vu comme une opportunité réelle, pas comme une case à cocher.