Perplexity lance un programme de 42,5 millions de dollars pour rémunérer les éditeurs de contenus


Perplexity AI, le jeune concurrent de Google dans la recherche dopée à l’intelligence artificielle, vient d’annoncer un vaste programme de partage de revenus de 42,5 millions de dollars destiné aux éditeurs. Objectif : répondre aux critiques du secteur des médias, qui accusent les outils d’IA de siphonner leur audience sans contrepartie financière.

Ce qu’il faut retenir :

  • Un fonds de 42,5 millions $ pour rémunérer les contenus utilisés dans les recherches IA de Perplexity.
  • Un modèle basé sur l’abonnement Comet Plus : 5 $/mois, avec 80% reversés aux éditeurs.
  • Des litiges en cours : plusieurs grands médias (Forbes, Condé Nast, Dow Jones, New York Post) poursuivent Perplexity pour violation de droits.
  • Une stratégie ambitieuse : l’entreprise a levé 100 millions $, atteint une valorisation de 18 milliards et déposé une offre surprise de 34,5 milliards $ pour racheter Chrome à Google.

Un nouveau modèle de rémunération pour les éditeurs

Perplexity AI annonce vouloir « créer un nouveau standard » pour les éditeurs confrontés à la montée en puissance des moteurs de recherche conversationnels. Concrètement, le programme prévoit que les médias soient rémunérés lorsque :

  • Leur contenu génère du trafic via Comet, le navigateur maison de Perplexity,
  • Leurs articles apparaissent dans les résultats de recherche,
  • Des extraits de leurs publications sont utilisés par l’assistant d’IA de Perplexity pour accomplir des tâches ou répondre à des requêtes.

À la différence des accords exclusifs conclus par OpenAI ou Google avec certaines rédactions (souvent sous forme de licences de plusieurs millions de dollars), Perplexity propose un schéma de rémunération variable, directement lié à l’usage réel des contenus par ses utilisateurs.

L’abonnement Comet Plus, pierre angulaire du dispositif

Ce mécanisme est financé par Comet Plus, une formule d’abonnement fixée à 5 dollars par mois.

  • Les abonnés obtiennent un accès prioritaire à une sélection de contenus de partenaires médias.
  • 80 % des revenus générés sont reversés aux éditeurs, Perplexity conservant les 20 % restants.

Le PDG Aravind Srinivas compare le dispositif à Apple News+, mais pensé pour une recherche enrichie par l’IA. Selon Jessica Chan, responsable des partenariats éditeurs, le modèle classique basé uniquement sur la publicité et le nombre de clics est dépassé, et doit évoluer pour protéger la valeur des contenus journalistiques à l’ère de l’IA générative.

Un contexte judiciaire tendu

Ce lancement ne met toutefois pas fin aux tensions entre Perplexity et le monde des médias. Plusieurs grands groupes de presse, dont Forbes, Condé Nast, Dow Jones (News Corp.) et le New York Post, ont intenté des actions en justice. Ils reprochent à la startup d’avoir réutilisé leurs articles sans autorisation, notamment via des résumés générés par son IA.

Perplexity réfute ces accusations et affirme que son assistant ne crawle pas le web mais agit comme un utilisateur qui consulte un site à la demande, ce qui justifierait selon elle une distinction juridique. L’entreprise a récemment perdu une demande de rejet d’une plainte pour violation de copyright, mais se dit confiante dans l’issue de ces procédures.

Une stratégie de conquête face à google

Derrière ce programme, Perplexity affiche son ambition : bousculer l’hégémonie de Google dans la recherche en ligne.

  • En juillet 2025, la startup a levé 100 millions de dollars, atteignant une valorisation estimée à 18 milliards.
  • Dans un geste spectaculaire, Perplexity a même déposé une offre de rachat de 34,5 milliards $ pour Chrome, le navigateur de Google, alors que ce dernier est sous pression dans le cadre d’une procédure antitrust aux États-Unis.

Si certains analystes y voient une manœuvre publicitaire plus qu’une offre crédible, Srinivas assure que « des investisseurs solides sont prêts à soutenir » cette stratégie de croissance agressive.



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