Devant le tribunal correctionnel de Brest, mardi 23 septembre 2025, un homme de 28 ans suspecté d’être mêlé à un trafic de stupéfiants. Son dossier était évoqué pour la sixième fois, après une succession de renvois.
Entre-temps, d’autres individus ont été jugés dans cette affaire : des livreurs, des ravitailleurs, des nourrices…
Quel était le rôle du prévenu, déjà condamné pour trafic de drogue dans le passé ? « Il est dur de le placer dans l’organigramme. Il faisait le point sur les livraisons en fin de journée, et fixait les salaires. Il a un rôle dans l’organisation de ce trafic d’ampleur », a souligné Emmanuel Phelippeau, le procureur.
Au total, les autorités ont mis la main sur plus de 40 000 euros en liquide, plus de 9 kg de cannabis, 1,4 kg d’herbe, 843 g de cocaïne, 558 g d’héroïne, 390 g de MDMA et 664 g de kétamine.
« Un travail de fourmi des enquêteurs »
Tout a commencé par une enquête nationale des services de cybersécurité de la gendarmerie. Un compte suspect a été identifié. Une enquête sous pseudonyme a démarré et des surveillances ont été mises en place. Des lieux de stockage ont été trouvés.
Sept interpellations ont eu lieu en août 2024, mais pas celle du prévenu de 28 ans, absent ce jour-là. Il a finalement été déféré le 4 décembre 2024.
Il s’est peu exprimé durant l’audience. D’où venaient les 3 000 euros trouvés chez lui, alors qu’il touche uniquement le RSA ? « Des économies. » Comment s’est-il payé des vacances aux Canaries ? « Ma copine a géré ça. » Pourquoi avait-il à son domicile différentes cartes SIM, emballées, utilisées pour l’utilisation de différents réseaux sociaux ? « Je ne souhaite pas répondre. »
Sept ans de prison
« Il y a eu des surveillances, nous avons des déclarations, mais nous n’avons aucune explication. Il faut souligner le travail de fourmi de la brigade de recherche de Brest pour cette enquête 2.0 », a salué le procureur.
Avant de lire ce qui était écrit sur le compte Telegram des trafiquants pour appâter le client : disponible « 7 sur 7, de 12 h à 22 h à Brest et dans le Finistère. Dans le métier depuis plusieurs années. Livré à votre porte. »
« Du marketing digital, c’est extraordinaire !, a poursuivi le représentant du ministère public. Le compte incriminé comptait 550 abonnés en juillet 2024. Une personne a indiqué qu’elle pouvait faire jusqu’à 42 livraisons par jour, une autre qu’elle avait touché 9 000 euros en deux mois et demi. Nous sommes sur un trafic qui a duré de fin 2023 à août 2024. Vous imaginez la manne financière ? »
Il a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt, plus 20 000 euros d’amendes.
Le tribunal a été plus sévère, condamnant l’homme à sept ans de prison avec mandant de dépôt.
Son avocat devrait faire appel.
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