Octobre Rose : Rencontre avec la marraine de la course ‘La Chalonnaise’, Maryline Content – info-chalon.com


Une jeune femme très combattante et bien entourée ! 

Marraine de la Course la Chalonnaise 2025, Maryline CONTENT, 36 ans, après avoir travaillé une dizaine d’années dans la grande distribution, décide en septembre 2022 d’ouvrir son entreprise dans le marketing digital. Depuis, elle gère la visibilité des entreprises sur les réseaux sociaux. Mariée depuis 3 ans et  maman d’une petite fille bientôt âgée de 5 ans, ses loisirs sont la danse, la musique et les sorties entre amis. 

Contactée par info-chalon.com, elle a accepté de répondre à quelques questions : 

L’annonce de votre cancer vous a été faite quand et quelles ont été vos premières prérogatives et vos premières décisions?

« J’ai consulté mon généraliste début décembre 2022, suite à une autopalpation sous la douche, une masse était présente sur le coté de mon sein gauche. Il m’a préconisé de faire une échographie et mammographie de contrôle. J’ai eu un rendez vous assez rapidement au centre de radiologie de la Clinique Ste Marie (le 12/09), on me redonne un rendez vous pour le lendemain matin en urgence pour faire une biopsie. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, pour moi c’était une boule bénigne, un kyste rien de plus. On ne m’en dit pas plus, je repars de la clinique avec des peurs, des doutes mais je ne réalise pas encore. Je n’ai jamais fait de biopsie et encore moins en anesthésie locale. Çela a été une intervention assez traumatisante pour moi car on ne sait pas ce qu’on va découvrir réellement. Après une longue attente d’une quinzaine de jours pour les résultats, mon généraliste qui était en vacances me laisse un message vocal le 30/09 à 7h30 du matin pour me dire qu’il faut que je passe au cabinet, il a les résultats. Et là, c’est la panique, il m’annonce que les prélèvements révèlent des cellules cancéreuses ».

Quels ont été vos premiers mots envers votre mari et votre enfant ?

« Au début je me dis que ce n’est pas possible ! Pourquoi ça m’arrive, à moi ? J’ai tout pour être heureuse, je viens de créer ma micro entreprise, j’ai des engagements, j’ai une bonne hygiène de vie, je ne fume pas, je ne bois pas. Les premiers mots envers mon mari c’était « les résultats sont pas bons… » Il m’a répondu « on va se battre, tu es forte tu vas les combattre ces méchants, je serai là auprès de toi » Mon mari a été mon pilier, ma force. J’ai appelé ma maman qui vit dans le sud de la France de venir auprès de nous. Ma fille n’avait même pas 2 ans à ce moment là, mais je ne lui ai rien caché. Je lui ai expliqué avec des mots simples que maman n’allait plus avoir de cheveux comme son papou, que j’avais un bobo dans le tété donc le docteur allait me soigner ». 

J’imagine que vous avez voulu en savoir plus et qu’internet est un outil tentant ? 

«Oui la première réaction c’était de regarder sur internet, mais ça été plus une source d’angoisse, j’ai préféré faire confiance aux médecins ».

Une fois la confirmation faite de votre cancer, quelles décisions prenez-vous ?

« Le généraliste me rassure, et prend en charge la prise de rendez-vous chez une chirurgienne à Chalon. J’ai rendez-vous dès le lundi matin. On m’explique les différentes options sur la chirurgie (mastectomie complète ou partielle), sur les traitements avec l’oncologue. Beaucoup d’informations en même temps. J’ai retenu à ce moment-là que j’étais atteinte d’un cancer triple négatif très agressif donc il fallait commencer le protocole sans perdre de temps. Tout s’est enchainé, on me fait passer un IRM (4/10), posé la chambre implantable (14/10), j’ai participé à la chalonnaise pour la première fois (16/10) et j’ai commencé ma première séance de chimio le 24/10 ». 

Par quel organisme avez-vous fait confiance pour votre traitement?

« J’ai fait confiance à l’équipe médicale de la clinique Sainte Marie ».

Le traitement était-il de haute intensité ? Si oui pouvez-vous nous en dire plus ?

« On m’annonce que je vais faire 6 séances de chimio toutes les 3 semaines puis 12 séances à raison d’une par semaine. Tout est planifié ».

Quand on dit que vous avez eu une chimiothérapie très puissante cela veut dire quoi exactement ?

« On ne m’a pas dit que j’allais avoir une chimio très puissante mais il fallait commencer tout de suite, on se prépare pas à ce qu’il va se passer pendant les 6 prochains mois. La première chose qu’on pense quand on vous dit chimio c’est la perte de cheveux. Et là, ça été l’une des phases les plus dure pour moi. J’ai commencé à perdre les cheveux début décembre, j’avais déjà coupé au carré au début du protocole, pour faire une transition. Mais le moment où on se retrouve avec des poignées de cheveux sur son écharpe, sur son coussin là, c’est un traumatisme. J’espérai au fond de moi que cela n’arrive pas. A ce moment-là, on perd son identité, sa féminité mais surtout vis-à-vis du regard des autres, on ne peut plus cacher la maladie. Le teint change, on devient jaune avec le traitement. J’ai fais appel à une prothésiste capillaire, mais malheureusement les prothèses ne convenait pas à ma petite tête, donc j’ai opté pour des bonnets et foulards ». 

Quel souvenir avez-vous de ce traitement ?

« Dès la première injection j’ai fait une réaction anaphylactique, j’ai cru mourir ce jour-là étouffée… On m’a injecté qu’une partie de la chimio prévue. J’ai dû faire des tests au CHU de Dijon pour voir si on devait me modifier le traitement. La suivante a été source de stress pour moi et l’équipe médicale, car rien n’est ressorti sur les résultats d’allergies. 

Les séances duraient entre 4-5h, au début je venais avec mon ordinateur pour travailler mais on m’injectait des antihistaminiques pour éviter toutes autres allergies donc je somnolais beaucoup. Le plus dur était les 12 dernières séances, tous les vendredis je venais à la clinique, j’étais malade les 4 jours qui suivaient, je n’avais que 2 jours de répit où je me sentais à peu près bien. 

Mais le moral était là et j’avais un objectif à atteindre, chaque étape de passer était une victoire. (STEP BY STEP) ».

Quand commencez-vous à ressentir une petite amélioration de votre santé ?

« On se dit une fois les chimios terminées tout va aller mais non.  La chirurgie est faite en avril 2023, on reprend un peu des forces mais il y a toute la partie rééducation du bras, car l’ablation du sein et de la chaine ganglionnaire handicape, j’ai été suivi par une kiné sur Chalon spécialisée RKS. Grâce à elle, j’ai pu récupérer très rapidement la mobilité complète de mon bras. Par la suite j’ai suivi 25 séances de radiothérapie, l’acte en lui-même n’est pas douloureux mais les allers-retours du lundi au vendredi ont été très éprouvants physiquement ». 

Et le bout du tunnel, il arrive quand ? 

« Le bout du tunnel arrive après ces séances de radiothérapie fin juin 2023. J’apprends à vivre avec un seul sein. J’ai les cheveux qui repoussent bien, je porte une prothèse, les gens qui ne me connaissent pas ne s’imaginent pas ce que j’ai pu traverser les 9 mois derniers mois. Je remercie la vie chaque jour, je profite encore plus de chaque moment en famille entre amis car le combat continue. Mais j’ai appris une chose : c’est d’écouter mon corps ».

Quel message voulez-vous adresser aux femmes du bassin chalonnais ?

« Aujourd’hui je veux partager mon parcours ! Je ne me suis jamais autopalper auparavant car je n’avais aucun antécédent, j’ai découvert cette boule en me lavant. On se dit que ça n’arrive qu’aux autres mais non, la preuve. Si je n’avais pas consulté mon généraliste, je ne sais pas si aujourd’hui, je serai là pour en parler. On vit tellement à mille à l’heure, on ne prend pas le temps de s’écouter, de détecter les alertes que notre corps nous envoie. On n’attend pas « Octobre Rose » pour se faire dépister ».

Une philosophie à partager ?

« Rien arrive par hasard, on se doit d’accepter et de faire le tri de tout ce qu’il nous empêche d’avancer. Le positif apporte le positif. On avance étape par étape pour atteindre notre objectif ».

Un conseil à donner ?

« Palpez-vous dès le plus jeune âge et n’attendez pas d’avoir 50 ans pour consulter !».

J.P.B



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