Une vaste enquête IPSOS auprès de 23 700 personnes dans 30 pays révèle un large consensus pour protéger les mineurs des plateformes sociales, avec 71 % d’avis favorables globalement et la France en deuxième position à 85 %, derrière l’Indonésie (87 %) et devant l’Australie (79 %). Les principales inquiétudes portent sur la *santé mentale* — addiction, anxiété, cyberharcèlement, exposition à des contenus manipulatoires — et sur l’incapacité présumée des plus jeunes à trier l’information. L’Australie a adopté des interdictions strictes pour les moins de 16 ans, tandis que la France impose le *consentement parental* pour les moins de 15 ans, suscitant un débat entre opinion publique et cadre législatif alors que l’usage des réseaux continue de croître.
Une étude IPSOS menée auprès de 23 700 personnes dans 30 pays révèle un consensus mondial sur la nécessité de protéger les enfants des plateformes sociales. La France occupe la deuxième place mondiale, avec 85 % de sa population en faveur de cette interdiction, se situant ainsi immédiatement après l’Indonésie. Cette position sévère reflète une préoccupation croissante sur les effets de ces plateformes sur la santé mentale des plus jeunes.
La France parmi les plus sévères au monde
L’institut Ipsos a conduit cette étude en juillet 2025 auprès de 23 700 participants répartis dans 30 pays. Les résultats sont catégoriques. La moyenne des réponses favorables s’élève à 71 %, un taux que les analystes considèrent comme « franchement élevé ».
Cependant, certains pays se montrent encore plus stricts. En France, cette mesure recueille l’approbation de 85 % de la population, plaçant ainsi l’Hexagone au rang de deuxième pays le plus « sévère », derrière l’Indonésie avec 87 %. L’Australie occupe la troisième place avec un taux de 79 %. En comparaison, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud présentent un taux de 63 %.
Des préoccupations majeures sur la santé mentale
Les raisons de cette sévérité sont multiples. Un grand nombre de répondants soulignent les risques pour la santé mentale des utilisateurs, tels que l’addiction, l’anxiété, le cyberharcèlement et la comparaison sociale. Selon les participants, les plus jeunes seraient incapables de faire le tri dans ce bombardement perpétuel d’informations.
L’étude souligne également l’exposition des enfants à des contenus troublants et manipulatoires. Cette inquiétude généralisée traverse les frontières. Elle atteste d’une conscience collective accrue concernant les dangers associés à une exposition précoce aux plateformes numériques. Les experts appellent à une régulation renforcée.
L’Australie est pionnière en matière de réglementation stricte
En novembre 2024, une loi a été promulguée par le Parlement australien interdisant l’accès aux plateformes telles que TikTok, Instagram, Facebook ou X aux personnes âgées de moins de seize ans. Cette législation dépasse même les préconisations formulées dans l’étude.
Les plateformes sont désormais tenues d’instaurer des dispositifs de vérification d’âge rigoureux. Les sanctions pécuniaires peuvent s’élever jusqu’à 50 millions de dollars australiens en cas de non-respect des dispositions. En janvier dernier, l’Indonésie a fait savoir qu’elle envisageait d’emprunter cette voie, bien que peu de progrès tangibles aient été observés depuis lors.
La France privilégie le recours au consentement parental
La France a déjà adopté une loi imposant le consentement parental pour les utilisateurs âgés de moins de 15 ans sur les réseaux sociaux. Cette méthode se distingue du modèle australien tout en poursuivant le même objectif de protection. Les plateformes qui ne se conforment pas à cette exigence s’exposent à des mesures punitives.
L’amende peut atteindre jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires, ce qui constitue une somme considérable pour les grandes entreprises du secteur numérique. Néanmoins, la divergence entre l’opinion publique (85 % en faveur de l’interdiction) et le cadre législatif actuel (simple consentement parental) suscite des interrogations. Le débat demeure ouvert quant à un éventuel renforcement de la législation française.
Une utilisation croissante des réseaux sociaux
En 2025, la France dénombre 50,4 millions d’utilisateurs des réseaux sociaux, ce qui représente 75,7 % de sa population. Chaque Français recourt en moyenne à 5,8 plateformes sociales mensuellement et consacre 1h48 quotidiennement à la navigation sur les réseaux sociaux. Cette augmentation continue justifie l’impérieuse nécessité d’engager le débat.
Il est paradoxal que cette croissance soit accompagnée d’une intensification des préoccupations. Les parents se trouvent désemparés devant l’omniprésence de ces dispositifs. Les organisations dédiées à la protection de l’enfance ne cessent de lancer des mises en garde. Le contraste entre l’utilisation intensive et le désir de régulation témoigne d’une société en pleine recherche d’un équilibre numérique.
Des disparités observées en fonction des pays et des générations
Le Royaume-Uni occupe la quatrième place avec 70 %, se situant légèrement en deçà de la moyenne mondiale. Dans certains pays moins rigoureux, les mesures adoptées ne correspondent pas systématiquement à l’opinion générale de la population. Cette fragmentation révèle des approches culturelles différentes.
Chez les individus les plus jeunes, le paradoxe se révèle particulièrement frappant. 84 % des 16-25 ans utilisent Instagram, TikTok arrive juste derrière avec 52 %. Cependant, une fraction de cette génération est consciente des risques encourus. L’enjeu réside dorénavant dans la conversion de ces observations en politiques publiques cohérentes, conciliant le respect des libertés individuelles avec une protection efficace des mineurs.