Cette solution utilise les données du réseau mobile pour détecter les fraudes en temps réel


Jersey Telecom (JT) et FICO, avec le soutien de la GSMA, incitent les opérateurs télécoms de plusieurs pays à adopter Scam Signal, un système d’alerte qui utilise les données réseau en temps réel pour identifier et stopper les tentatives d’escroquerie par ingénierie sociale dès leur apparition. Cette technologie, qui donne déjà des résultats positifs au Royaume-Uni, transforme les signaux du réseau mobile en indicateurs de fraude, permettant ainsi aux banques et aux institutions financières d’intervenir avant que les consommateurs ne subissent des pertes.

Scam Signal a été créé pour contrer ce qu’on appelle fraude aux paiements autorisés (fraude aux applications mobiles) — un type d’escroquerie où la victime est amenée à transférer de l’argent directement à des criminels. La solution relie les données téléphoniques en temps réel aux informations client et aux transactions bancaires, créant ainsi un niveau de vérification supplémentaire lors du paiement. En cas de comportement suspect, le système déclenche des alertes immédiates permettant à la banque d’intervenir, réduisant drastiquement le risque de perte.

Ce signal est considéré comme une étape majeure dans l’intégration des télécommunications et du secteur financier, car il étend l’utilisation des données réseau — telles que les appels, les connexions et les normes de communication — à des fins de cybersécurité. Cette technologie a été développée en collaboration avec la GSMA, qui normalise l’utilisation des API du programme Open Gateway, permettant ainsi aux banques d’accéder de manière sécurisée et conforme aux réglementations en vigueur aux événements téléphoniques susceptibles de révéler des tentatives de fraude, comme les appels usurpés.

Les résultats obtenus par les banques au Royaume-Uni démontrent le potentiel du système : on a constaté une réduction de 41 % du nombre de victimes de fraude, une baisse de 44 % des pertes financières et une réduction de 55 % des faux positifs — lorsque des transactions légitimes sont classées à tort comme suspectes.

La GSMA soutient cette initiative par un programme mondial qui met en relation les opérateurs et les institutions financières afin de concevoir et de déployer des API antifraude standardisées. L’interopérabilité entre les réseaux devrait accélérer l’adoption mondiale de Scam Signal, garantissant ainsi une réponse rapide et coordonnée face à la recrudescence de la cybercriminalité.

Selon Henry Howe, responsable du développement produit pour l’intelligence mobile chez JT, ce nouveau signal représente une utilisation inédite de l’infrastructure réseau comme outil de protection active. « Scam Signal transforme l’intelligence réseau en défense en temps réel. Il réduit les pertes et les faux positifs, mais son efficacité dépend de son adoption généralisée par les opérateurs », explique-t-il.

Selon la Global Anti-Scam Alliance (GASA), les escroqueries ont engendré des pertes de plus de 1 000 milliards de dollars pour l’économie mondiale en 2024, et la fraude aux paiements autorisés constitue désormais la principale menace financière. FICO souligne que la collaboration entre les opérateurs et les banques est essentielle pour lutter contre la recrudescence de ces fraudes, notamment face à l’utilisation croissante de technologies telles que l’intelligence artificielle par les criminels.

Avec Scam Signal, le secteur des télécommunications assume un nouveau rôle dans la lutte contre la criminalité financière, non seulement en assurant la connectivité, mais aussi en participant à l’infrastructure mondiale de prévention de la fraude.



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