le grand ménage de l’algorithme en France


Depuis plusieurs semaines, bon nombre d’éditeurs français observent un changement brutal dans la manière dont Google Discover distribue le contenu.

En effet, les audiences de nombreux sites indépendants se sont effondrées, tandis que les grands médias semblent plus visibles que jamais. Une évolution qui coïncide avec de nouvelles révélations sur le fonctionnement interne du service, issues d’une fuite de documents de Google…

De nouveaux leaks qui expliquent comment fonctionne Google Discover…

D’après les informations publiées par Search Engine Journal, Google Discover fonctionne selon une logique de filtrage complexe, basée sur la réputation du site, la qualité perçue du contenu et son adéquation avec les intérêts des utilisateurs.

Le service repose sur un ensemble de signaux, ou « proxies« , destinés à évaluer la fiabilité d’un média. Parmi eux&nbsp: le « siteAuthority« , le « trustScore » ou encore la pertinence thématique.

Concrètement, un média ne peut apparaître dans le flux Discover que s’il est perçu comme une source de « confiance« , avec un faible score de spam et une solide autorité sur un sujet donné. Les contenus récents bénéficient d’un léger coup de pouce, mais tout dépend ensuite de leur taux de clics, du temps passé sur la page et de la fidélité des lecteurs.

Google applique ainsi une boucle de réévaluation continue&nbsp: les articles qui génèrent des clics de qualité sont promus, tandis que ceux qui déçoivent sont rapidement déclassés.

Une logique d’engagement qui s’apparente à celle des réseaux sociaux, mais avec une exigence éditoriale bien plus stricte

En France, un virage vers les médias « mainstream »

Top 10 Google Discover sur le mois d'octobre 2025 - Source&nbsp: Gnewsalyzer

Top 10 Google Discover sur le mois d’octobre 2025 – Source&nbsp: Gnewsalyzer

Du côté des éditeurs français, les effets de cette nouvelle approche sont déjà visibles. Selon le consultant Clément Pessaux, le « Top 50 Discover » du mois d’octobre 2025 montre une forte consolidation des positions&nbsp: les grands médias dominent désormais quasi exclusivement le flux, au détriment des acteurs indépendants.

Google aurait choisi la voie la plus simple pour lutter contre le spam&nbsp: réduire la visibilité des petits éditeurs en privilégiant une « liste blanche » de médias établis. Un choix qui rappelle l’évolution de Google News il y a dix ans, quand la plateforme avait limité la présence des sites « alternatifs« .

Néanmoins, cette stratégie inquiète, car en réduisant la diversité des sources, Google Discover perd ce qui faisait son intérêt&nbsp: la découverte de nouveaux points de vue et la variété éditoriale.

Plusieurs observateurs redoutent que ce filtrage, jugé comme beaucoup trop rigide, ne conduise à une baisse d’audience généralisée du service, faute de renouvellement du contenu…

Un Google Discover moins ouvert à la découverte&nbsp?

Alors que Google promet de lutter contre la désinformation et les deepfakes, son algorithme pourrait bien, paradoxalement, appauvrir la pluralité du web francophone.

Les dernières fuites confirment que Google Discover n’est pas seulement un flux d’actualités, mais un écosystème ultra-personnalisé, où chaque clic et chaque interaction influence la visibilité des sites.

Pour les éditeurs, il reste une seule certitude&nbsp: il est désormais indispensable d’être reconnu comme une source fiable et cohérente, sous peine de disparaître du radar de Google Discover…



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