Les Français préfèrent les moteurs de recherche à l’IA


L’essentiel

Les Français continuent de privilégier les moteurs de recherche, avec Google en tête, estimant leurs contenus crédibles (56%), tandis que les réseaux sociaux et messageries suscitent davantage de méfiance. L’IA générative peine à convaincre (27–28% de confiance) en raison d’exigences de transparence et d’inquiétudes sur la sécurité des données, la confiance envers les IA connectées étant faible (28% à 23%). Un fossé générationnel apparaît : les 18–34 ans et certaines CSP+ adoptent davantage l’IA, les personnes âgées restant sceptiques. Les internautes diversifient leurs sources et privilégient des canaux selon l’intention, favorisant une approche multi‑plateforme et l’émergence du concept de Global Search.

Alors que l’IA s’impose dans les usages quotidiens de plus d’un milliard de personnes, les Français continuent de privilégier Google et les moteurs de recherche traditionnels. Une étude Eskimoz-Ipsos révèle une méfiance persistante envers les outils d’IA générative, même si une maturité numérique nouvelle se dessine chez les internautes.

Google conserve sa couronne de confiance

Les moteurs de recherche continuent de constituer des outils essentiels, 56 % des Français considérant leurs contenus comme crédibles. Ils devancent largement les plateformes d’e-commerce (47%) et les plateformes vidéo (39%).

À l’opposé, les réseaux sociaux continuent d’inspirer la méfiance. Uniquement 20 % des internautes leur témoignent de la confiance. Les messageries instantanées ne font guère mieux avec 24% d’opinions favorables. Cette hiérarchie de confiance illustre la circonspection des Français à l’égard des nouveaux canaux d’information.

Cette prééminence des moteurs de recherche peut être attribuée à leur rôle historique. Pendant longtemps, ils représentaient le réflexe automatique pour toute question. En ce jour, cette pratique demeure ancrée chez la majorité des citoyens français.

L’IA générative peine à convaincre

Seulement 27 à 28 % des répondants jugent fiable l’information de ces outils. Les outils d’IA générative ne séduisent qu’une minorité de Français malgré leur omniprésence dans le débat public.

Un fossé générationnel se dessine. Les individus âgés de 18 à 34 ans manifestent une plus grande ouverture à l’égard de ces nouvelles technologies. Environ 27 % des catégories socioprofessionnelles supérieures indiquent recourir à l’IA générative au moins une fois par semaine. En revanche, les personnes âgées demeurent les plus sceptiques à l’égard de ces innovations.

Pour Jérémy Lacoste, Directeur Général d’Eskimoz, « les utilisateurs ne se contentent plus de trouver une réponse : ils veulent comprendre d’où elle vient, comment elle est produite et si elle est fiable. » Cette exigence de transparence constitue un obstacle à l’adoption généralisée de l’IA.

La sécurité des données, un frein majeur

Au-delà de la fiabilité perçue, la protection des données personnelles reste un obstacle de taille. Seuls 36% des Français font confiance aux moteurs de recherche sur ce point. Les plateformes marchandes récoltent 35% de confiance, tandis que les IA connectées n’obtiennent que 28%.

Les IA génératives affichent un niveau de confiance encore inférieur, se chiffrant à seulement 23 %. Les réseaux sociaux sont souvent considérés comme des sources peu fiables, avec seulement 20 % et 24 % d’opinions favorables, respectivement. Cette inquiétude traverse toutes les générations.

Les personnes âgées ainsi que les catégories socioprofessionnelles supérieures font preuve d’une vigilance accrue. Ces groupes, généralement plus sensibilisés aux enjeux de traçabilité, manifestent une réticence accrue. La transparence s’affirme dès lors comme un critère déterminant pour établir la confiance.

Une diversification des sources assumée

Malgré cette méfiance généralisée, les internautes français affichent une maturité numérique croissante. Près de 36 % des personnes interrogées considèrent que la diversité des plateformes contribue à la pluralité des sources, tandis que 31 % perçoivent cela comme un moyen d’enrichir les perspectives. Cette perspective optimiste illustre une transformation des comportements.

Un Français sur cinq mobilise régulièrement au moins trois types de plateformes pour un même besoin — par exemple, comparer un produit sur un site d’achat, consulter un avis en vidéo, puis approfondir via un moteur de recherche. Ce phénomène se renforce au sein des jeunes générations.

Pour de nombreux utilisateurs, cette fragmentation de la recherche s’apparente à une forme d’innovation. Elle facilite la mise en relation des informations et la vérification des sources. Les internautes ne cherchent plus au même endroit selon leurs besoins spécifiques.

Des usages fragmentés selon les intentions

Le réflexe d’information n’est plus unique : les Français adaptent leur choix de plateforme selon ce qu’ils recherchent. Lorsqu’il s’agit de rechercher des tutoriels afin de mieux appréhender un sujet ou d’acquérir de nouvelles compétences, 51 % des participants privilégient les vidéos, devançant ainsi les moteurs de recherche qui recueillent 40 % des préférences.

Les réseaux sociaux, quant à eux, sont de plus en plus employés pour la découverte de nouveaux produits ou marques, notamment au sein des jeunes générations. En ce qui concerne les acquisitions, les plateformes de commerce électronique telles qu’Amazon dominent le marché. Chaque canal se voit donc attribuer une fonction spécifique.

Cette spécialisation des plateformes redéfinit les stratégies de visibilité. Les marques se doivent désormais d’être présentes sur plusieurs canaux de manière simultanée. Le parcours utilisateur devient multi-plateforme et contextuel.

Face à cette transformation, le concept de « Global Search, défendu par Eskimoz, s’impose peu à peu : une approche où la visibilité ne suffit plus, et où la crédibilité devient la véritable mesure de performance. Ce nouveau paradigme constitue un tournant significatif.

Le Global Search se définit comme une méthode sophistiquée de recherche qui tire parti d’une stratégie multi-canal afin d’optimiser la visibilité d’une marque ou d’un contenu. Il inclut les moteurs de recherche traditionnels, les plateformes de commerce électronique, les réseaux sociaux ainsi que les IA génératives. Cette approche globale s’adapte aux comportements émergents.

À l’avenir, les marques ainsi que les médias devront non seulement persuader les algorithmes, mais surtout instaurer la confiance des utilisateurs. La crédibilité, la transparence et l’authenticité s’imposent comme des critères prépondérants. Cette évolution redéfinit de manière significative les principes du marketing digital.



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