Neuf jeunes sur dix achètent du Made in France, 46 % chaque semaine, et pour 71 % l’origine française est un critère décisif. Malgré cet attachement générationnel, le prix reste le principal frein (63 %), devant la concurrence étrangère et le manque de visibilité. Les jeunes veulent davantage de relocalisation pour les vêtements, sneakers et produits électroniques (jusqu’à 42 % pour les smartphones) et plébiscitent TikTok (69 %) et Instagram (67 %) pour la communication, en appelant à plus d’efforts d’influence. Ils reconnaissent aussi l’impact positif du Made in France sur l’emploi, l’environnement et la société, soulignant que l’offre doit s’adapter à leurs contraintes budgétaires et digitales.
Neuf jeunes sur dix achètent français. C’est l’un des principaux enseignements d’une enquête OpinionWay menée pour CCI France et Origine France Garantie en octobre 2025. Pourtant, si l’origine française s’impose comme un critère décisif pour 71 % des 15-34 ans, le prix demeure un obstacle majeur à une consommation plus régulière de produits tricolores.
Un engouement massif pour la production hexagonale
D’après l’enquête menée par OpinionWay auprès d’un échantillon de 1 501 individus âgés de 15 à 34 ans, il apparaît que 90 % d’entre eux acquièrent des produits fabriqués en France, et près de la moitié (46 %) effectue même cet acte d’achat chaque semaine. Ces données attestent que le Made in France ne se limite plus à une niche patriotique, mais s’est transformé en un réflexe pour la majorité des jeunes consommateurs.
Pour 71 % des jeunes consommateurs, l’origine française représente un critère déterminant dans leurs choix d’achat, une proportion qui s’élève à 92 % parmi ceux qui acquièrent quotidiennement des produits fabriqués en France. Par ailleurs, les catégories socioprofessionnelles supérieures se révèlent particulièrement réceptives à cet argument, avec 76 % d’entre elles le considérant comme décisif. Cette adhésion témoigne d’une véritable prise de conscience générationnelle.
Le prix est identifié comme le principal frein à l’adhésion des consommateurs.
Malgré cet enthousiasme, la réalité économique s’impose rapidement. En effet, le coût demeure le principal obstacle identifié par 63 % des participants, largement devant la concurrence des produits étrangers (17 %) et le manque de visibilité tant en magasin qu’en ligne (10 %).
Ce constat rejoint celui établi lors d’études précédentes. Si le prix reste un frein important, l’attachement à la fabrication nationale s’enracine tôt, et ce terreau de souvenirs d’enfance est fertile. De surcroît, les jeunes participants à l’enquête expriment le souhait que les producteurs nationaux intensifient leurs efforts en matière de communication sur les réseaux sociaux.
Vêtements et électronique en tête des attentes
Les jeunes expriment des attentes précises en ce qui concerne la relocalisation industrielle. Les produits d’habillement sont les plus cités : d’abord les vêtements (61 %), ensuite les sneakers ou baskets (44 %), et de nombreux jeunes citent aussi les produits électroniques, dont jusqu’à 42 % pour les smartphones. Les accessoires technologiques viennent enrichir ce palmarès avec 34 % de mentions.
En tout, 74 % des personnes interrogées mentionnent un article vestimentaire, tandis que 68 % évoquent un produit électronique. Ces secteurs, aujourd’hui largement dominés par la production asiatique, représentent donc des opportunités majeures pour une reconquête industrielle répondant aux aspirations de cette génération.
TikTok et Instagram, canaux de communication privilégiés
Afin d’atteindre de manière efficace les jeunes consommateurs, les marques françaises se doivent d’ajuster leurs stratégies de communication. Les réseaux sociaux se présentent comme des leviers incontournables : TikTok se classe en première position avec 69 % des mentions, suivi de près par Instagram, qui enregistre 67 %.
Les influenceurs représentent également un canal pertinent, mentionné par 49 % des personnes interrogées. Cependant, 41 % estiment que ces derniers ne sont pas assez présents pour promouvoir le Made in France. Concernant les ambassadeurs idéaux, un sportif arrive en première position (21 %), devant les influenceurs (17 %), les chefs cuisiniers (17 %) et les artistes (16 %). Cette diversité reflète la volonté des jeunes de voir incarner les valeurs françaises par des personnalités variées.
Un impact sociétal largement reconnu
La grande majorité des jeunes admettent l’influence bénéfique du Made in France sur l’emploi (86%), l’environnement (86%) ainsi que sur la société française dans son ensemble (85 %). Cette perception positive dépasse la seule dimension commerciale pour aborder des enjeux d’ordre sociétal.
Cette perception positive se manifeste également par une attractivité des professions associées à la fabrication (84 %), à la vente (83 %) et à la communication (80 %) de produits français. En effet, les compétences françaises jouissent d’une réputation favorable, tout comme les professions associées au Made in France, qui sont considérées comme attrayantes.
Des souvenirs d’enfance ancrés dans le français
Parmi les souvenirs d’enfance évoquant le Made in France, les jeunes mentionnent d’abord les produits alimentaires (26 %), suivis des vêtements (19 %) et des jouets (16 %). Ces références affectives contribuent à renforcer l’attachement durable à la production nationale.
Cette enquête a été présentée lors du MIF Expo du 6 au 9 novembre 2025 à Paris Porte de Versailles, qui a réuni plus de 1 000 exposants et près de 110 000 visiteurs. Elle confirme que les jeunes générations représentent un levier de croissance majeur pour le Made in France, à condition d’adapter l’offre à leurs contraintes budgétaires et à leurs modes de consommation digitaux.