Du propre aveu de Georges-Etienne Andrieu, l’homme à la direction du marketing produit de Nextlane, les concessionnaires automobiles ne sont majoritairement pas informés des récentes obligations incombant aux professionnels habilités SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules). À compter du 1er juillet 2026, ils devront disposer d’un coffre-fort numérique pour stocker tous les documents relatifs à l’immatriculation d’un véhicule, neuf ou d’occasion. Il n’est donc plus question de conserver les copies papiers de la pièce d’identité de l’acquéreur, de son assurance ou encore de son justificatif de domicile. « Rien qu’avec les documents liés à un potentiel contrat de financement, on peut dépasser la cinquantaine de feuilles », illustre celui qui a rejoint Nextlane en septembre 2024. L’éditeur de DMS (Dealer Management System), s’adressant principalement aux concessionnaires automobiles, a donc profité du salon Equip Auto pour alerter les 35 000 garagistes habilités SIV en France.
Présent dans 11 pays d’Europe, Nextlane touche plus de 70 000 utilisateurs sur le continent. Ils sont 5 000 à avoir adopté le TMS dédié aux immatriculations dans l’Hexagone. « Cela leur permet d’être connectés aux services officiels, pour ainsi gagner du temps au moment de faire la cession d’un véhicule », précise Georges-Etienne Andrieu. Les réparateurs indépendants sont donc nombreux à recourir à ce TMS, leur facilitant les tâches administratives lorsque la vente de voitures d’occasion représente une source de revenu complémentaire. Ces professionnels habilités SIV ont jusqu’à l’été prochain pour adopter un coffre-fort numérique. « Dans le cas contraire, ils pourront tout simplement perdre leur habilitation », complète l’interlocuteur de Décision Atelier. De leur côté, les garagistes souhaitant obtenir l’habilitation doivent déjà en posséder un depuis juillet dernier. Nextlane inclut ce service dans son TMS.
Des efforts sur le remarketing VO
« Malgré tous nos efforts de communication, l’obligation du coffre-fort numérique n’est pas connue, regrette Georges-Etienne Andrieu. Pour vendre des véhicules d’occasion, un réparateur doit être agréé et justifier d’un moyen de dématérialiser de manière sécurisée les documents d’immatriculation. Dans le cas contraire, il peut toujours passer par un courtier spécialisé, au risque de payer plus cher. » Nextlane n’hésite d’ailleurs pas à vanter l’aspect écologique de ce procédé, réduisant à zéro le nombre de papier imprimé lors d’une immatriculation via un professionnel. L’éditeur de DMS est d’ailleurs très impliqué dans la vente de voitures d’occasion. Il propose une solution de remarketing utilisée par 3 000 revendeurs en France. Lancée en 2017, elle intègre désormais beaucoup d’intelligence artificielle (IA) : « C’était plutôt du machine learning jusqu’ici. Maintenant, on ne contrôle quasiment plus la qualité d’un détourage. »
L’IA incite également les revendeurs à soigner davantage les photos publiées sur une annonce. En cas de qualité insuffisante, elle refuse l’illustration. « L’IA est beaucoup plus rapide aujourd’hui. Nous avons des designers qui ont travaillé les fonds de détourage pour améliorer le contraste en cas de photos prises à contre-jour », complète le directeur du marketing produit. Nextlane s’est d’ailleurs associée à Phyron pour automatiser la création de vidéos mettant en avant une annonce automobile. À partir de photos, l’outil dopé à l’intelligence artificielle génère des formats courts pensés pour les réseaux sociaux. D’après les éditeurs, cela permettrait de multiplier par trois le nombre de clics par annonce. Et de doubler la quantité d’appels pour un modèle. Phyron permet également d’associer automatiquement une photo à un texte – pour décrire des jantes ou une option, par exemple –, améliorant le référencement et rendant l’annonce plus vivante.
