La société de droit roumain Kondiment, dont Lucian Despoiu est fondateur, « est bien devenu(e) actionnaire majoritaire d’Atlantico », a indiqué dans un courriel le directeur de la publication d’Atlantico, en évoquant une opération d’un montant d’« un peu plus de deux millions d’euros ». Lucian Despoiu est également fondateur de la société Majoritas, spécialisée dans les campagnes numériques, notamment lors d’élections, et qui revendique sur son site internet avoir travaillé dans plus de 40 pays depuis 2008.
« Notre pacte d’actionnaires a toujours protégé l’indépendance éditoriale totale de la rédaction et ça demeure le cas », affirme Jean-Sébastien Ferjou, selon qui M. Despoiu a « été séduit par le modèle éditorial d’Atlantico et son réseau de plusieurs milliers d’experts (économistes, juristes, chercheurs, politologues etc…) ». Le site attire entre « 1 et 2 millions de visiteurs uniques » chaque mois, selon Jean-Sébastien Ferjou.
« J’ai été pour ma part séduit par son énergie, l’expertise digitale de ses équipes et notre envie commune de projeter Atlantico dans la nouvelle ère qui s’ouvre pour les médias, puisque les algorithmes des réseaux sociaux ou l’IA rebattent à nouveau les cartes des modèles économiques », a ajouté le journaliste.
Sortie de Charles Beigbeder
Lancé en 2011, surnommé « Mediapart de droite » à l’époque, Atlantico s’est distingué dans les premières années avec quelques scoops retentissants, comme le « Mur des cons » affiché dans les locaux du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), ou les enregistrements clandestins réalisés par l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, lorsqu’il était à l’Élysée.
Le site repose aujourd’hui sur les contributions d’experts. D’abord gratuit, Atlantico est devenu payant par la suite, et se finance aussi par la publicité, dans l’environnement fragile des « pure players », les médias fonctionnant uniquement sur internet.
Jean-Sébastien Ferjou a précisé que l’un des investisseurs de la première heure, Charles Beigbeder, était « sorti totalement » de l’actionnariat du site, mais que le chroniqueur économique Jean-Marc Sylvestre et le patron de la société Devoteam (conseil en technologies) Stanislas de Bentzmann gardaient des parts.