
Ce rapport s’appuie sur des enquêtes à grande échelle et reflète à la fois les efforts déployés pour élargir la formation et pour remédier aux goulets d’étranglement structurels du système actuel.
Les programmes de formation se développent rapidement et l’attrait du secteur ne cesse de croître.
Selon le rapport, d’ici 2025, le pays comptera 47 écoles proposant des programmes de commerce électronique, 16 écoles spécialisées dans le commerce électronique et 113 écoles intégrant le commerce électronique dans leurs programmes d’études, soit une augmentation significative par rapport aux enquêtes menées en 2022 et 2023.
Les effectifs ont également connu une hausse significative, passant de 3 479 étudiants (année universitaire 2023-2024) à 4 987 étudiants (année universitaire 2025-2026). À noter que 79 % des établissements de formation ont signalé une augmentation des scores aux examens d’entrée pour les filières de commerce électronique, témoignant de l’attrait croissant de ce domaine auprès des étudiants.
Du point de vue du marché du travail, une enquête menée auprès de plus de 3 000 étudiants a révélé que 80,5 % d’entre eux envisageaient des perspectives d’emploi positives dans le secteur du commerce électronique au cours des trois prochaines années. Ce constat corrobore la forte croissance que connaît le secteur du commerce électronique au Vietnam, qui s’étend désormais à la logistique, aux paiements numériques, au marketing digital et aux exportations en ligne.

Toutefois, le rapport 2025 souligne également un paradoxe notable : alors que l’ampleur de la formation augmente rapidement, la profondeur du contenu n’a pas suivi le rythme des nouvelles exigences du commerce électronique durable et de l’intégration internationale.
Plus précisément, alors que 70 % des programmes abordent le droit du commerce électronique, le contenu essentiel pour la phase suivante reste assez limité : seulement 38 % des écoles proposent un cours sur le commerce électronique transfrontalier ; et 26 % des écoles incluent des contenus relatifs à la protection de l’environnement dans leurs programmes de formation.
Cela met en évidence un écart important entre les orientations politiques et les pratiques de formation, d’autant plus que la loi sur le commerce électronique, adoptée par l’Assemblée nationale en décembre 2025, et le plan directeur national de développement du commerce électronique pour la période 2026-2030 insistent tous deux sur la nécessité d’un développement vert et circulaire et sur la promotion des exportations en ligne.
D’un point de vue méthodologique, le rapport reconnaît que la transparence des informations relatives aux programmes de formation s’est améliorée, mais le manque d’uniformité dans la structure des programmes, le format du matériel pédagogique et le respect des délais rend toujours difficiles la comparaison, la normalisation et l’assurance qualité.
De nombreux nouveaux cours liés à l’IA, aux données, aux opérations multiplateformes ou au commerce électronique transfrontalier restent optionnels et ne sont pas encore devenus des composantes obligatoires du programme.

Le « goulot d’étranglement » réside dans l’équipe et l’application pratique.
Un autre problème fondamental concerne le corps enseignant. Le rapport indique que 72,5 % des enseignants ont participé à des conférences scientifiques sur le commerce électronique et l’économie numérique, mais la majorité travaille encore au niveau national ; les publications internationales restent limitées.
Parallèlement, les étudiants ont exprimé des souhaits très clairs : un temps de formation pratique accru, des mises à jour sur les nouvelles plateformes telles que l’IA, TikTok Shop, les opérations des plateformes de commerce électronique et la logistique numérique.
Cet écart reflète le fait que le commerce électronique est un domaine en constante évolution, exigeant des enseignants qu’ils possèdent non seulement de solides connaissances académiques, mais aussi qu’ils soient capables de se tenir au courant des pratiques commerciales et de les intégrer – ce que de nombreux établissements de formation n’ont actuellement pas les ressources nécessaires pour assurer de manière exhaustive.
Les analyses présentées dans le rapport montrent que l’amélioration de la qualité des ressources humaines dans le domaine du commerce électronique au cours de la période à venir doit être abordée dans une perspective écosystémique, plutôt que de faire peser la responsabilité uniquement sur les universités individuelles.
Premièrement, les établissements d’enseignement doivent revoir et actualiser proactivement leurs programmes, en intégrant le commerce électronique transfrontalier, la protection de l’environnement, la logistique électronique et les technologies financières comme éléments fondamentaux. Ces révisions devraient être mises en œuvre grâce à une collaboration inter-établissements permettant le partage de ressources et d’expériences pédagogiques, et ainsi réduire les coûts de conversion.
Deuxièmement, concernant le corps professoral, il est nécessaire de mettre en place des programmes de formation à l’échelle nationale, axés sur les pratiques commerciales et les nouvelles tendances technologiques. La participation à la recherche, au conseil et à l’analyse critique des politiques relatives au commerce électronique et à l’économie numérique devrait être fortement encouragée, contribuant ainsi à rehausser le prestige académique de ce domaine.

Troisièmement, pour les entreprises et les associations, il est essentiel de renforcer le lien entre la formation et la pratique. Des initiatives comme la « Journée carrière e-commerce », les programmes de stages de longue durée et les banques de cas concrets doivent être mises en œuvre régulièrement et de manière approfondie, afin de faciliter l’accès des étudiants au monde professionnel.
Quatrièmement, au niveau politique, la mise en place d’un cadre national de compétences professionnelles en matière de commerce électronique et de normes de production unifiées constituera une base importante pour orienter la formation, l’assurance qualité et le développement des ressources humaines de manière uniforme dans toutes les régions, en particulier dans les zones situées en dehors de Hanoï et de Hô Chi Minh-Ville.
Le rapport 2025 sur la formation au commerce électronique montre que le Vietnam a réalisé d’importants progrès en matière de formation dans ce domaine. Toutefois, pour aller de l’avant, il est nécessaire de passer d’une logique de « formation en nombre suffisant » à une logique de « formation aux compétences adéquates », et d’une croissance rapide à un développement durable.
Dans un contexte où le commerce électronique s’entremêle de plus en plus avec la transformation numérique, les exportations en ligne et l’économie verte, la qualité des ressources humaines déterminera la compétitivité à long terme du Vietnam sur la carte économique numérique régionale et mondiale.
La formation au commerce électronique n’est donc plus seulement une question d’éducation, mais une composante essentielle de la stratégie nationale de développement à l’ère numérique.
Source : https://baovanhoa.vn/nhip-song-so/tang-nhanh-ve-quy-mo-nhung-thieu-chieu-sau-noi-dung-192702.html