Comment l’agence Big Youth adapte le marketing digital à l’ère de ChatGPT


Dans le giron de Reworld Media depuis 2023, l’agence full digitale Big Youth a fusionné avec l’agence publicitaire Mademoiselle Scarlett, sous une bannière unifiée, pour proposer un modèle hybride et innovant. Big Youth, qui emploie vingt salariés, est capable de constituer des équipes à la carte en mobilisant trente autres experts au sein de Reworld Media, dont elle partage les locaux à Boulogne-Billancourt : une organisation agile, avec « des synergies business et métier », comme le souligne Amélie Ponchau, directrice générale de Big Youth, en fonction des sujets. 

« Nous avons un accès privilégié à la data, à la production et à l’expertise éditoriale de Reworld », fait valoir Éric Tobianah, directeur du planning stratégique. Ainsi, pour une marque food, l’agence est en capacité de concevoir un dispositif avec Marmiton ; pour un laboratoire, elle peut sonder l’audience de Top Santé afin d’obtenir des insights. Mais attention, Big Youth ne travaille ni avec la régie commerciale du groupe, ni uniquement avec ses médias. « Les contenus conçus par Big Youth n’ont pas forcément vocation à être diffusés sur les médias du groupe, ils peuvent vivre en dehors », précise Nicolas Prevot, directeur commercial. Big Youth comptabilise une trentaine de clients actifs, parmi lesquels Renault, Kenzo, Picard, le musée Grévin ou encore Sarenza.

Outre son modèle singulier, l’agence se démarque avec une nouvelle offre, baptisée « Big Consideration ». « Les IA génératives sont un nouvel intermédiaire sur les parcours d’achat. Pour l’annonceur, il ne s’agit plus seulement de faire du SEO ou d’acheter de la visibilité, il s’agit de comprendre les algorithmes conversationnels et d’y apparaître comme une réponse légitime », expose Amélie Ponchau. « L’internaute peut demander à l’IA : “comment s’équiper pour aller pêcher ?”. Cette dernière propose alors trois ou quatre marques en fonction des usages (le profil du pêcheur, par exemple), et se charge de tout l’argumentaire de vente », illustre Éric Tobianah. Il est donc primordial pour les marques de se positionner sur ses nouveaux outils de recommandation. 

Un diagnostic en une minute

Sur le marché de la Generative Engine Optimization (GEO), Big Youth arrive avec un outil propriétaire permettant de mesurer l’indice de considération d’une marque, suivant 12 critères et 48 sous-critères définis par son planning stratégique. Objectif : « comprendre comment la marque remonte dans les shopping lists générées par les LLM (ChatGPT, Copilot, Claude, Mistral…) », explique Éric Tobianah. Développé en interne, avec les data scientists du groupe, l’outil scanne les contenus web de la marque, les avis clients ou encore l’ergonomie de son écosystème, puis dévoile, en moins d’une minute, une notation et un diagnostic.

La marque peut ainsi se mesurer à ses concurrentes, voir quels sont ses axes d’amélioration et suivre l’évolution de sa considération. Big Youth a établi trois leviers : l’« easycut » (parcours fluide), le « smartcut » (contenus personnalisés) ou encore le « trustcut » (confiance dans la marque). Une efficience technologique qui doit servir la créativité de ses dispositifs. Car Matthieu Dessemme, directeur de création de Big Youth, ne perd pas de vue qu’une marque, « tout en étant fonctionnelle, doit créer de l’émotion pour captiver son public », et ainsi émerger.



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