À Niort, Johanna cartonne en vendant des bonbons sur TikTok


Faire du business via TikTok. Lorsque Johanna Poitevin évoque pour la première fois l’idée, en 2021, elle est étudiante en marketing digital à La Rochelle. Ses professeurs lui avaient alors ri au nez. « À l’époque, la majorité des gens voyaient encore TikTok comme une application de danse pour ados, justifie la jeune femme, aujourd’hui âgée de 26 ans. Mais aux États-Unis, les marques commençaient déjà à l’utiliser pour vendre leurs produits. »

Originaire de Saintes, Johanna Poitevin choisit alors de vivre son rêve américain. Avec son petit ami Lucien, elle lance Candy Mix, une boutique de bonbons vendus « en live ». Veste de blazer noir sur les épaules, elle nous accueille dans son entrepôt de 1.000 mètres carrés, situé dans la zone Saint-Liguaire de Niort.

À voir les rayons pleins à craquer, le pari s’avère payant. « Depuis le lancement, il y a deux ans et demi, on a réalisé plus de 60.000 commandes et on est suivi par 1 million d’abonnés sur TikTok », comptabilise l’entrepreneuse, qui doit 60 % de son chiffre d’affaires au réseau social chinois.

Le « live shopping » permet aux utilisateurs et utilisatrices de TikTok d’acheter des produits, et dans le cas de Candy Mix des bonbons, sans quitter la plateforme.

Le « live shopping » permet aux utilisateurs et utilisatrices de TikTok d’acheter des produits, et dans le cas de Candy Mix des bonbons, sans quitter la plateforme.
© (Photo NR, Camille Montagnon)

« Les gens lient une relation privilégiée avec nous »

Partis de vidéos tournées dans leur salon, le couple d’associés emploie désormais sept salariés, tous âgés d’une vingtaine d’années. Aux manettes, Johanna Poitevin filme tout, de l’arrivée des produits à la préparation des commandes clients. Du 9 h-21 h, 6 jours sur 7. De l’autre côté de l’écran, les internautes peuvent ainsi effectuer leurs commandes en direct sans quitter la plateforme.

Pourquoi ça marche ? À en croire la TikTokeuse, la clef réside dans la confiance apportée au consommateur. Sur la plateforme, « contrairement aux e-commerces, les gens connaissent les personnes qui sont derrière la marque et lient une relation privilégiée avec nous. On filme des dégustations de produits, on laisse des petits mots dans leurs commandes, etc. Et puis ils aiment nous suivre et faire partie de l’aventure. » 

Sept salariés travaillent dans l’entrepôt Niortais de Candy Mix, d’une surface de 1.000 mètres carrés.

Sept salariés travaillent dans l’entrepôt Niortais de Candy Mix, d’une surface de 1.000 mètres carrés.
© (Photo NR, Camille Montagnon)

Téléachat 2.0 et continu

À l’échelle mondiale, une étude menée par Ipsos en 2021 montre que 50 % des utilisateurs de TikTok sont passés à l’achat à la suite d’un live. Après les États-Unis et le Royaume-Uni, l’application s’impose comme le pays de cocagne du business pour les marques françaises. De nombreux jeunes entrepreneurs s’y développent, proposant à la vente qui des bougies, qui des vêtements vintage.

Le rayon confiserie n’y échappe pas. « On a de plus en plus de concurrents, ce qui nous a permis de devenir grossistes », explique ainsi Johanna Poitevin, dont la vente aux particuliers demeure malgré tout le fonds de commerce.

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C’est, en million, le nombre d’abonnés que compte Candy Mix sur TikTok. Depuis sa création, la marque a réalisé plus de 60.000 commandes.

Difficile, pour autant, de définir l’âge des « viewers » prêts à sortir le porte-monnaie, alors qu’en 2023, TikTok comptait 30 % de mineurs parmi ses utilisateurs français (source Sleeq, agence de TikTok). « Il nous est arrivé une ou deux fois que des parents mécontents se plaignent que leurs enfants aient commandé avec leur carte bancaire, reconnaît l’entrepreneuse Niortaise, mais on n’a pas de prise là-dessus. »



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